La gestion privée s'adresse généralement aux particuliers qui possèdent un portefeuille de placements, c'est-à-dire les liquidités, les actions et les obligations (excluant les immeubles), d'au moins 1 million. On les appelle les nantis (high net worth, en anglais)..

Ne vous y trompez pas, les nantis sont nombreux. Selon une étude du consultant Capgemini, intitulée The Canadian Wealth Management Market, environ 440 000 foyers canadiens se trouvent dans cette catégorie. Et leur nombre augmente de 8 % par année.

Quelque 79 000 d'entre eux, soit 18 %, se trouvent au Québec. Environ 50 % des nantis sont des entrepreneurs ou des épargnants de longue date, et les autres ont hérité d'une fortune familiale. Des femmes, généralement divorcées ou veuves, comptent pour la moitié du groupe.

Le cas de M. Tremblay

Ce cas inspiré de faits réels nous a été fourni par Jean Duguay, vice-président Placements pour le Groupe Eterna de Québec, et illustre comment un programme de gestion privée a répondu aux besoins d'un client.

Devenu client en 1995, M. Tremblay occupait un poste de haut dirigeant au sein d'une importante société. Âgé de 57 ans, il est marié et père de deux enfants dans la vingtaine, dont un lui cause des soucis.

Son revenu annuel est de 200 000 $. Il est bénéficiaire d'une rente viagère indexée d'un ancien employeur de 47 000 $ par année.

M. Tremblay possède un portefeuille de 950 000 $ dans un compte non enregistré et de 250 000 $ dans un REER conjoint.

Il s'occupe de sa mère âgée qui demeure dans une autre ville, et dont le capital non enregistré est de 600 000 $.

Ses principales préoccupations étaient les suivantes.

> Comment protéger son capital tout en ayant une croissance intéressante après impôts ?

> Allait-il avoir assez d'argent à sa retraite compte tenu de son train de vie ?

> Quelle devra être l'utilisation la plus judicieuse de son REER à la retraite ? Devra-t-il continuer à y contribuer compte tenu de la caisse de retraite dont il est bénéficiaire ? Quelles sont les probabilités d'épuiser son capital de retraite avant son décès ?

> Quel est le niveau de risque acceptable pour ses placements ?

> Comment peut-il aider financièrement ses enfants maintenant ?

> Quels sont les moyens de fractionner son revenu avec celui de sa conjointe ?

> Comment protéger sa conjointe dont les connaissances financières sont limitées s'il décédait maintenant ?

> Quelqu'un pouvait-il l'aider dans la gestion des finances de sa mère ?

La gestion privée a répondu aux préoccupations de M. Tremblay de la façon suivante.

> En établissant une politique de placement

Au terme de deux rencontres exploratoires, il a été convenu d'une politique de placement globale pour les deux conjoints, orientée sur la croissance du capital étant donné que le client désirait une stratégie à long terme et qu'il était préoccupé par le rendement à long terme. Il fut décidé que les actifs seraient répartis ainsi :

- 5 à 10 % en placements à court terme ;

- 20 à 40 % en titres à revenu (obligations) ;

- 40 à 75 % en titres à revenu variable (actions).

> En optimisant les avantages fiscaux

Des REER sont ouverts pour les deux enfants et le client verse chaque année une somme selon des droits de cotisation de chaque enfant. Une confirmation du dépôt est émise et elle se retrouve au pied de l'arbre de Noël.

Un REER de conjoint contributeur est aussi ouvert dans lequel le client verse en début d'année la contribution maximale compte tenu de son revenu.

La firme s'occupe de la préparation des déclarations de revenus, et elle utilise ces données afin d'effectuer les transactions pouvant maximiser le rendement après impôts du portefeuille.

Le transfert des actifs financiers de la mère est complété et la firme prend charge des impôts/acomptes provisionnels/paiements de facture de toute nature.

> En faisant un suivi testamentaire

Les testaments sont révisés et des mandats en cas d'inaptitude et des directives de fin de vie sont préparés.

Changement de situation. En 2003, M. Tremblay quitte son emploi. La firme l'aide à négocier son départ et l'assiste dans le démarrage de son entreprise de consultation dont sa conjointe et ses enfants sont des actionnaires. Il partage ses revenus avec ses proches sous forme de dividendes.

Puis en 2007, c'est la retraite. La firme révise les objectifs financiers et la répartition d'actifs en fonction d'une tolérance au risque inférieure.

Depuis, la firme rencontre M. Tremblay et sa conjointe deux fois par année, en plus d'échanges multiples et de conférences téléphoniques trimestrielles à propos des marchés.

 

Qui sont les nantis

Moins de 40 ans : 9 %

> 40 à 49 ans : 14 %

> 50 à 59 ans : 16 %

> 60 à 69 ans : 24 %

> Plus de 70 ans : 36 %

 

Les candidats

La clientèle de la gestion privée répond généralement aux critères suivants.

> Ce sont des baby-boomers sensibles aux prix, exigeants et très critiques.

> Ce sont des gens ayant une ferme croyance qu'une équipe d'experts est essentielle pour gérer leur fortune.

> Ce sont des gens qui se réfèrent beaucoup à leurs pairs, à leurs réseaux.

> Ce sont des gens qui, sans avoir une vie de « jet-set », veulent profiter des bonnes choses.