Un conseiller-robot, comment ça marche ? Est-ce finalement bien différent d'autres services plus traditionnels offerts depuis longtemps par les institutions financières ? De quelle façon utilise-t-on les plateformes en ligne ? Si vous ne connaissez pas tellement les conseillers-robots, suivez le guide.

Le questionnaire

Après avoir accédé à la plateforme ou au site web du conseiller-robot de votre choix, vous devez répondre à une série de questions. Investissez-vous pour votre retraite ? Pour une auto ? Un mariage ? Si vos investissements baissent de 10 %, gardez-vous le cap ou retirez-vous votre argent ? Etc.

« C'est ce qui permet au système informatique, le conseiller-robot, d'établir votre profil d'investisseur et d'évaluer vos besoins en liquidités, soit de déterminer si vous aurez besoin de retirer votre argent rapidement », explique Jean-Philippe Tarte, maître d'enseignement à HEC Montréal.

Le but : cerner vos besoins en investissements.

Les produits

Une fois que vous aurez répondu aux questions, le conseiller-robot vous proposera des placements qui vous conviennent. Les conseillers-robots offrent généralement de trois à cinq choix de portefeuilles modèles préétablis qui correspondent à un certain profil de risque et qui sont constitués de fonds négociés en Bourse (FNB).

Arrivés sur les marchés financiers en 1993, les FNB sont des produits qui reproduisent les mouvements d'un indice boursier, par exemple, ou d'un marché d'obligations en entier. Ils ont des coûts très faibles - leurs frais de gestion sont parfois aussi bas que 0,06 % -, ce qui permet aux conseillers-robots d'offrir leurs services à faible prix.

Le facteur humain

Il existe trois modèles. Le premier, et plus commun : communication automatique. Le gestionnaire doit toujours parler au client après qu'il a complété son profil d'investisseur pour vérifier ses informations et s'assurer que son portefeuille lui convienne. Le deuxième : communication occasionnelle si le conseiller-robot détecte des incohérences. Exemple ? Le client a 75 ans mais dit qu'il a des objectifs financiers sur 10 ans. Le troisième, plus rare : sans communication. Le questionnaire est plus détaillé, et le gestionnaire n'appelle pas le client. « Nous sommes très exigeants envers ces derniers. Avant d'être autorisés, ils doivent démontrer qu'ils peuvent connaître le client aussi bien qu'avec une discussion face à face », dit Sylvain Théberge, porte-parole de l'Autorité des marchés financiers (AMF).

Les rééquilibrages

Le conseiller-robot rééquilibre vos placements automatiquement afin de respecter votre répartition d'actifs cible. Disons que vous êtes censé avoir 50 % d'actions et 50 % d'obligations mais que vos actions se sont appréciées et représentent maintenant 55 % de votre portefeuille. Le conseiller-robot pourrait alors vendre des actions pour acheter des obligations, question de ramener la répartition à 50-50.

« En réalité, plutôt que de vendre une partie du portefeuille, le conseiller-robot investira habituellement votre épargne automatisée et vos dividendes, les revenus sur vos actions, de façon à ce que votre portefeuille reste naturellement équilibré. Dans ce cas-ci, par exemple, il achèterait des obligations », dit Jean-Philippe Tarte.

Le suivi

Les conseillers-robots sont assujettis aux mêmes exigences que les conseillers en chair et en os.

« Le conseiller-robot doit donc assurer un suivi pour mettre à jour les renseignements personnels du client. Nous n'imposons pas de fréquence particulière, mais ça doit être fait régulièrement, soit idéalement une ou deux fois par année », dit Sylvain Théberge, porte-parole de l'Autorité des marchés financiers (AMF).

Comme dans le cas des produits et services financiers traditionnels, le client est aussi responsable d'aviser son conseiller-robot des changements dans sa situation personnelle, comme la conclusion d'un mariage, par exemple, ou l'arrivée d'un enfant.

Similaire

Vous pouvez depuis longtemps aller dans une institution financière pour rencontrer un représentant qui, essentiellement, vous posera les mêmes questions qu'un conseiller-robot et vous offrira des produits financiers en fonction de critères préétablis par l'institution.

« Parfois, l'employé vous fera même cliquer vous-même sur les réponses au questionnaire, sur son écran. Et ce n'est pas toujours un professionnel aussi qualifié que le gestionnaire de portefeuille ou le conseiller financier qui doit obligatoirement être derrière le conseiller-robot », dit Jean-Philippe Tarte.

Le conseiller-robot fonctionne donc de façon assez similaire à certains services déjà offerts.

Son avantage, donc ?

Il facilite l'interaction avec votre institution grâce au web... et coûte moins cher.

Photo Robert Skinner, La Presse

Comme avec un conseiller traditionnel, on doit d'abord connaître son profil d'investisseur.