En 2012, selon les derniers chiffres de Statistique Canada, 3,8 millions de Canadiens ont prodigué des soins à un parent. Comme d'autres enfants qui ont des parents vieillissants en perte d'autonomie, ils doivent souvent prendre la relève et les aider à gérer leur patrimoine. Voici quelques conseils.

Le premier conseil de Sylvain Brisebois, directeur régional chez BMO Nesbitt Burns, c'est d'éviter d'attendre qu'il soit trop tard avant de mettre une main sur le volant.

« Il faut aborder le sujet pendant que tout le monde est en forme, même si c'est délicat », dit Sylvain Brisebois, directeur régional chez BMO Nesbitt Burns.

Quand on voit des signes d'un problème à venir, on ne doit donc pas fermer les yeux, estime-t-il.

C'est pourtant une situation délicate qu'il a observée dans les familles de certains clients. La situation ressemble à ce qui suit. Un investisseur commence à avoir des moments de confusion. Le conseiller communique avec les enfants, s'il est proche d'eux, pour aborder le sujet et s'assurer qu'ils sont prêts. Ils affirment que tout va bien. La situation s'aggrave et la tâche devient plus lourde.

FACTURES

Comment savoir si le moment de prendre la relève approche ?

« Si nos parents commencent à oublier de payer leurs factures, par exemple, c'est un signal. » - Angela Iermieri, planificatrice financière au Mouvement Desjardins

À ce moment-là, pour faciliter la conversation et s'assurer d'avoir les bonnes informations, il peut être judicieux d'organiser une rencontre avec les professionnels qui aident nos parents dans leur vie financière, qu'il s'agisse de leur comptable, de leur planificateur financier ou de leur conseiller en gestion de patrimoine.

« L'idéal, c'est d'être accompagné parce que souvent, là-dedans, les gens sont parachutés. Par où je commence ? Qu'est-ce que je vérifie ? Quand on est conseillé, c'est plus facile d'obtenir des réponses », dit Angela Iermieri.

Donc, en général, par où commencer et quoi vérifier ?

AUTORISATION

Une des premières choses à laquelle il faut penser, ou, plutôt, qu'il faut remplir, c'est un document qui s'appelle une « autorisation de négocier ». On le trouve dans la plupart des institutions financières.

Il s'agit d'un papier qui permet notamment au conseiller en placement d'un parent de donner de l'information aux enfants, sans toutefois les autoriser à faire des dépôts et des retraits.

« C'est simplement pour être au courant de ce qui se passe et autoriser certaines transactions », dit Sylvain Brisebois. C'est une première étape.

Si l'état de santé du ou des parents va de mal en pis, il faut alors réfléchir à la procuration. C'est un document selon lequel, dans ce cas-ci, un parent permet à son enfant de gérer l'ensemble de sa vie financière ou certains aspects de celle-ci, comme le paiement des factures et l'achat de placements. Quand la procuration permet de gérer toutes les activités financières, on parle d'une procuration générale.

Une fois que cette étape est franchie, une bonne chose à faire est de demander à son parent quelle philosophie d'investissement il privilégie.

« Cette question est préparatoire sans être menaçante, dit Sylvain Brisebois, de BMO. Ça nous permet aussi d'aborder la question du mandat en cas d'inaptitude. »

Le mandat en cas d'inaptitude, aussi appelé « mandat de protection », est différent de la procuration. Il sert à désigner une ou plusieurs personnes pour s'occuper de vous et de vos affaires dans le cas où vous deviendriez inapte.

Encore là, il faut en parler avec ses parents et s'y prendre d'avance pour éviter les casse-têtes.

« Ce n'est pas facile et ça demande des discussions en famille », reconnaît Sylvain Brisebois.

Mais, comme dit le proverbe, mieux vaut prévenir...

Photo Marco Campanozzi, Archives La Presse

Sylvain Brisebois, directeur régional chez BMO Nesbitt Burns, estime qu'il faut faire preuve de diligence dans la gestion des finances de nos parents lorsque nous héritons de cette responsabilité.