L'industrie des services financiers a beaucoup changé au cours des 25 dernières années. Et probablement encore plus rapidement depuis la crise financière. Les outils à la disposition des conseillers, des planificateurs financiers et des gestionnaires se sont multipliés.

Encore faut-il que l'épargnant à l'approche de la retraite sache bien utiliser tous les éléments pour établir une relation avantageuse et intéressante avec son gestionnaire. Combien de fois vous êtes-vous demandé si vous devriez changer de conseiller ou de gestionnaire?

Les conseillers qui sont constamment en contact avec leurs clients et qui achètent et vendent des titres pour leur compte sont de moins en moins nombreux, constate Gordon Gibson, vice-président, gestion de patrimoine, à la Financière Banque Nationale.

Deux tendances se sont manifestées quant à leur façon de travailler. D'abord, celle du conseiller orienté vers la gestion de patrimoine. Il va bâtir un plan comportant plusieurs dimensions, comme la protection du capital, les assurances de toutes sortes et la succession. Généralement, ce type de conseiller délègue la gestion du portefeuille de placements à des gestionnaires extérieurs.

La deuxième tendance est celle du conseiller qui se présente comme gestionnaire discrétionnaire de portefeuille. La gestion du portefeuille lui est ainsi déléguée, si bien qu'il n'a pas à appeler le client chaque fois qu'une transaction doit être effectuée. Ce qui, évidemment, s'avère beaucoup plus efficace pour le conseiller, qui peut alors servir un plus grand nombre de clients.

Comment juger de l'efficacité de son conseiller? Cela dépendra beaucoup du type de conseiller pour lequel vous aurez opté. Il y aura le rendement des placements, bien sûr. Mais vous devrez évaluer aussi tous les services liés aux autres fonctions.

Quand changer de conseiller?

Pour juger de la qualité du service de votre conseiller, posez-vous quelques questions. Le contact avec votre conseiller est-il assez fréquent? Assez pour vous assurer la tranquillité d'esprit par rapport à vos avoirs financiers? Fait-il une révision du portefeuille annuellement?

Il est rare que l'évaluation du conseiller soit tout noir ou tout blanc. «Quand quelqu'un croit que ça va mal avec son conseiller, il doit se demander ce qu'est la source de son malaise», souligne Gordon Gibson.

Par exemple, il peut être mécontent parce que son rendement de la dernière année a été de 5%, alors que celui de son beau-frère a atteint 8%. Mais attention, car ce n'est peut-être pas une bonne raison pour changer de conseiller, croit le VP de la Financière. «Il faut se mesurer sur une base relative et faire les bonnes comparaisons», dit-il.

Par exemple, cette année, le rendement total des obligations, soit les intérêts et les gains (pertes) en capital, avoisinera 0%. Celui des actions américaines sera d'environ 25%. La pondération accordée à ces deux classes d'actifs dans votre portefeuille aura donc un impact important sur le rendement.

Cette pondération dépend en grande partie de votre tolérance au risque. Si la vôtre est plus faible que celle de votre beau-frère, il est probable que vous déteniez plus d'obligations et moins d'actions que lui. Cela explique l'écart entre votre rendement et le sien. Votre conseiller n'est donc pas en cause.

Il faut également éviter de changer de conseiller après une courte période d'insatisfaction. Une performance décevante à court terme s'explique souvent par le style de gestion de votre conseiller. Est-il un gestionnaire «valeur» ou un gestionnaire «croissance» ? La période de détention des placements ne sera pas nécessairement la même en fonction du style, ce qui peut fausser la comparaison entre la performance des deux styles pour de courtes périodes.

Règle générale, évitez de tirer sur la gâchette trop vite si vous êtes insatisfait de votre conseiller. Il faut lui donner le temps de se faire valoir en fonction de son style de gestion. Et n'oubliez pas de bien évaluer s'il a été fidèle aux mandats que vous lui aviez confiés.