Nouveaux concepts et objectifs de croissance sont notamment au menu dans le monde de la franchise au Québec. Voici trois franchiseurs de propriété québécoise qui feront assurément parler d'eux au cours des prochains mois.

Mia Pasta d'un océan à l'autre

Karim Barake ne manque pas d'ambition. Propriétaire de la franchise Mia Pasta, cet entrepreneur trentenaire veut ouvrir des centaines de franchises dans tout le pays. Avec seulement 13 franchises actuellement dans la Belle Province, M. Barake voit-il trop grand? «Ça va devenir un success story, lance-t-il sans détour.

Mon but est de rendre mes franchisés millionnaires et qu'ils possèdent deux ou trois restaurants. On a un super beau concept. Il n'y a pas de raison pour que notre concept n'aille pas aussi loin que Subway.» Ce parallèle n'est pas un hasard. Karim Barake a été franchisé Subway.

Il a possédé 11 restaurants jusqu'en 2011, année où il s'est porté acquéreur du franchiseur Mia Pasta. «Il y avait sept franchises Mia Pasta quand j'ai acheté l'entreprise, dit-il. J'ai dû en fermer quatre. J'en ai ouvert neuf depuis.»

Ses ambitions sont certes grandes, mais l'homme d'affaires refuse d'ouvrir des franchises à tout prix. «Trois conditions doivent immanquablement être respectées pour que ça fonctionne: trouver le bon franchisé, trouver le bon site et payer un loyer raisonnable.» Mia Pasta est un concept de comptoir à pâtes qui, comme Subway, permet aux clients de construire leur repas sur mesure.

Nouveau concept pour Convivia

Propriétaire de lafranchise Pacini, le holding québécois Convivia teste actuellement un nouveau concept de restauration rapide: le Bolo Bolo. S'inspirant du Meatball Shop new-yorkais, Bolo Bolo se spécialise dans les mets composés de boulettes de viande (boeuf, canard, porc, etc.). Une première succursale est actuellement en rodage sur le boulevard Saint-Laurent à Montréal.

Pierre-Marc Tremblay a quitté son poste de PDG de Convivia, désormais occupé par Nathalie Lehoux, pour notamment se consacrer à Bolo Bolo. «Contrairement au Pacini, où une franchise jusqu'à 250 places peut coûter entre 1,4 et 1,7 million, Bolo Bolo sera un plus petit concept de 80 à 100 places dont l'investissement sera entre 250 000 et 500 000$», dit-il. M. Tremblay, principal actionnaire de Convivia, se laisse jusqu'à l'été 2015 avant de décider si son nouveau concept est prêt à être franchisé.

Entre-temps, Pacini poursuit sa croissance au Québec - où la chaîne compte 26 restaurants - et ailleurs au Canada. Après Calgary, une entente vient par ailleurs d'être signée pour l'ouverture d'un deuxième Pacini en Alberta. On se souviendra qu'en 2013, Convivia a dû se défaire du Commensal (deux restaurants et une usine de mets préparés), qui connaissait de sérieuses difficultés financières.

PHOTO STÉPHANE CHAMPAGNE, COLLABORATION SPÉCIALE

Pierre-Marc Tremblay, principal actionnaire du holding Convivi

Expansion pour Sésame

Le franchiseur québécois Sésame s'apprête à ouvrir une sixième succursale. Après Boucherville, Hull et Montréal, la jeune enseigne aura pignon sur rue à Québec au printemps 2015. Et d'ici deux ans, Vallier Dufour, cofondateur, souhaite atteindre les 10 restaurants.

Pourtant, ce ne sont pas les occasions d'affaires qui manquent. «On reçoit des demandes d'Europe et même de Dubaï de la part de gens qui veulent devenir franchisés. Mais on n'est pas rendus là», dit-il. En compagnie de sa partenaire Ève Desmarais, M. Dufour a fondé Sésame il y a à peine trois ans. Et ce, après avoir créé au début des années 2000, toujours avec Mme Desmarais, l'enseigne SushiGo en Ontario.

Celle-ci, qui comptait sept succursales, a été achetée par MTY. Cette fois, les deux partenaires d'affaires veulent prendre leur temps. Sésame offre «le meilleur de l'Asie», soit les classiques japonais, thaïlandais, chinois, coréens, etc. «On ne cherche pas juste des investisseurs, dit Vallier Dufour qui, en 25 ans, a ouvert plus de 30 restaurants.

On cherche de vrais partenaires. On vise la qualité pas juste dans nos recettes, mais aussi dans nos relations d'affaires. Nos employés ont entre 18 et 57 ans. Ils peuvent souscrire une assurance collective. Le taux de rétention parmi notre personnel est très élevé.»

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Vallier Dufour, cofondateur et copropriétaire de l'enseigne Sésame.