Mise sur pied il y a à peine un an, l'Académie de la franchise du Conseil québécois de la franchise (CQF) est sur le point d'octroyer ses premiers diplômes. Quatre franchiseurs ont délégué autant d'employés pour suivre la formation Conseiller en gestion - réseau. Ces nouveaux diplômés feront le pont entre le franchiseur et ses franchisés. Bref, ils sont les dignes représentants du monde de la franchise de demain.

Pierre Garceau, directeur général du Conseil québécois de la franchise, est sur un nuage. Cette première cohorte de diplômés, dit-il, marque une ère de changement dans l'univers québécois de la franchise. Elle coïncide d'ailleurs avec le 30e anniversaire de fondation du CQF.

«Ça va faire en sorte que la franchise 1.0 où le franchiseur voyait ces franchisés comme de simple gérant, va faire place à la franchise 3.0, c'est-à-dire où deux entrepreneurs travaillent en partenariat dans une relation horizontale et non verticale.»

Les franchiseurs Uniban (et sa bannière VitroPlus-Ziebart), Douce Maman (vêtement de maternité et accessoires), GUS (Groupe urgence sinistre, spécialisé dans l'après-sinistre), de même que Giorgio Steak Frite ont choisi de payer chacun 6900$ afin qu'un des leurs devienne un meilleur gestionnaire.

À point nommé

René-Charles Landry, président de GUS, affirme s'être «précipité» pour inscrire l'un de ses directeurs à cette nouvelle formation. «Pour nous qui sommes très près de nos franchisés, ce cours arrive à point nommé. Notre directeur y a rencontré d'autres franchiseurs et il y a puisé de très bonnes idées», soutient M. Landry.

GUS compte 225 franchisés au Québec, de même que 26 succursales en Ontario. La PME, qui vise une présence pancanadienne d'ici 2018, a ouvert une franchise dans quatre autres provinces ces derniers mois: Alberta, Île-du-Prince-Édouard, Nouveau-Brunswick et Nouvelle-Écosse.

Le franchiseur Douce Maman ne compte que six franchises dans cinq régions du Québec. Ce qui n'a pas empêché Nathalie Jetté, présidente et fondatrice, d'allonger près de 7000$ pour faire partie de la première cohorte du cours Conseiller en gestion - réseau.

«La franchise, ça ne s'enseigne pas, explique la femme d'affaires de 46 ans qui ouvert un salon de coiffure lorsqu'elle n'avait que 16 ans. Ça allait de soi que je me paye ce cours. Je côtoie d'autres franchiseurs et je me rends compte qu'on vit la même chose peu importe la grandeur de notre réseau.»

Et d'ajouter: «J'ai le luxe de pouvoir corriger le tir quand je prendrai de l'expansion au Québec et ailleurs au Canada, car je suis franchiseur depuis cinq ans seulement. Un des plus grands défis du franchiseur, c'est de faire équipe avec le franchisé. Et je crois que ce cours va m'aider dans ce sens-là.»

Projets au CQF

Outre ce nouveau cours, l'Académie de la franchise du CQF a plein de projets dans sa besace.

L'entité a créé un catalogue de 13 formations, en collaboration avec Claude Ananou, de HEC Montréal, pour les franchiseurs et les franchisés. Un cours s'adressant au grand public (devenir franchiseur ou franchisé), sera éventuellement à l'ordre du jour.

Le CQF prévoit également mettre en place une accréditation. «Cela prouvera que les participants ont suivi des formations, qu'ils ont pris part à un processus d'apprentissage continu. Le but, c'est d'améliorer les compétences de tout le monde», explique Pierre Garceau.

M. Garceau veut aussi créer une fondation de la franchise afin, dit-il, d'encourager l'entrepreneuriat. «Nous remettons déjà des bourses lors de notre gala annuel. Cette fondation offrira d'autres bourses et vise même à chapeauter des travaux de recherche», dit celui qui, visiblement, a des grandes ambitions pour le secteur de la franchise au Québec.