La concurrence entre les universités est féroce pour développer des programmes et des services adaptés aux besoins des étudiants et des travailleurs. Voici quelques nouveautés.

UQAM

Maîtrise par cumul

Prochainement à l'UQAM, on pourra obtenir une maîtrise en cumulant des programmes courts de deuxième cycle.

«Quelqu'un pourra faire un programme court, puis prendre une pause de quelques années. Ensuite, il pourra faire un diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) et demander qu'on lui accorde le grade de maître», explique Sylvie Quéré, directrice adjointe par intérim du service de planification académique et de recherche institutionnelle de l'UQAM.

Cette nouvelle possibilité entrera en vigueur dès que l'Université du Québec donnera son approbation et que les facultés auront élaboré leurs règles.

En ce qui concerne les nouveautés, on retrouve le programme court de deuxième cycle en gestion du développement urbain, le DESS en systèmes embarqués et la maîtrise en enseignement des arts.

Plusieurs certificats de premiers cycles se donnent de soir au centre-ville de Montréal, mais aussi ailleurs dans la région métropolitaine, comme à Laval et en Montérégie.

«Nous offrons des programmes en région depuis plus de 30 ans pour faciliter la conciliation travail, famille et études», souligne Dominique Lapointe, directrice du service de la formation universitaire en région à l'UQAM.

Sherbrooke

Conseillance pédagogique et en éthique

Un microprogramme de deuxième cycle en conseillance pédagogique ainsi qu'une formation en ligne en éthique sont deux nouveautés de l'Université de Sherbrooke (UdeS) cet automne.

Le programme en conseillance pédagogique a été conçu à partir de situations professionnelles vécues.

«Nous avons formé des groupes-pilotes pour connaître les besoins réels», explique Louise Royal, responsable du microprogramme au campus Longueuil.

Aucune formation n'existait avant celle-ci pour les conseillers pédagogiques.

«On recrute généralement de bons enseignants pour qu'ils deviennent des conseillers pédagogiques dans leur champ de spécification. Toutefois, ce n'est pas parce qu'ils sont bons auprès des adolescents qu'ils sauront du jour au lendemain comment composer avec des adultes dans un contexte de travail», affirme-t-elle.

Le microprogramme de 12 crédits s'étalera sur deux ans pour permettre aux étudiants d'analyser des cas réels dans leur milieu de travail.

La formation de 15 heures en éthique a été conçue à la demande de l'Ordre des comptables en management accrédités (CMA), mais elle sera adaptée pour d'autres corps de métiers.

«Je songe aux gestionnaires, aux policiers, aux ingénieurs, aux médecins, aux fonctionnaires, etc. La formation leur donne des outils et des méthodes de réflexion pour qu'ils puissent prendre des décisions éclairées et les justifier», explique Richard Linteau, conseiller pédagogique au département de philosophie et d'éthique appliquée de l'UdeS.

L'Université Laval

Un campus à Montréal

Dès la fin du mois de septembre, l'Université Laval aura son campus à Montréal, sur la rue Sherbrooke Ouest.

«Presque toutes nos activités de formation continue y seront données. Nous avons 2000 étudiants dans la région métropolitaine. Nous avions auparavant accès à un bâtiment du boulevard Saint-Laurent, mais il a été vendu», explique Guy Mineau, directeur général de la formation continue à l'Université Laval.

À Montréal, l'Université Laval offre des programmes crédités au premier et deuxième cycle et des programmes non crédités principalement dans les domaines de la gestion et du développement des organisations.

«Dès cette année, on commencera à faire des versions hybrides des programmes en intégrant de la formation à distance pour limiter les contraintes de temps et de déplacement», indique M. Mineau.

Concordia

Nouveau certificat en pratiques d'affaires

Depuis janvier dernier, l'École de formation continue de l'Université Concordia offre un certificat en pratiques d'affaires de 30 crédits.

«C'est un programme très pratique conçu pour des gens sur le marché du travail ou qui veulent y accéder. Ils font beaucoup d'études de cas. Pour être admissibles, ils doivent avoir au moins 21 ans et avoir arrêté leurs études pendant au moins une année», indique Noel Burke, doyen de l'École de formation continue de l'Université Concordia.

Le programme peut se faire à temps plein ou à temps partiel et il est très populaire.

«Nous avons reçu plus de 500 inscriptions pour l'automne. Les gens qui veulent acquérir des qualifications pour occuper des postes de gestion intermédiaire peuvent étudier sans toutefois arrêter de travailler», ajoute M. Burke.

McGill

Stress post-traumatique, espagnol et ateliers d'un jour

Le cours en ligne d'introduction au trouble de choc post-traumatique, donné en français et en anglais, s'adresse principalement aux professionnels de la santé susceptibles d'être en contact avec des personnes atteintes d'un trouble de stress post-traumatique. «C'est un trouble très fréquent avec les tremblements de terre, les guerres et les tsunamis, mais on ne l'aborde pas dans les formations de base», explique le Dr Alain Brunet, professeur au département de psychiatrie à l'Université McGill et instigateur du projet.

Les étudiants peuvent suivre le cours de quelques heures à leur rythme. La formation est gratuite, mais payante s'ils veulent faire l'examen et recevoir une attestation.

Pour s'inscrire au programme de deuxième cycle en communication en espagnol, il faut avoir atteint le niveau intermédiaire avancé.

«Le programme de 18 crédits est spécialisé dans la communication en espagnol pour le monde des affaires», indique Heberto Fernandez, coordonnateur du programme.

Les cours se donnent de soir, à temps plein ou à temps partiel.

Enfin, McGill tente de plus en plus de développer des ateliers d'un ou quelques jours.

«Ce n'est pas tout le monde qui est prêt à s'engager pour 13 ou 26 semaines de cours», affirme Inna Popova, directrice adjointe, perfectionnement professionnel et formation en entreprise à l'École d'éducation permanente de l'Université McGill.

Ces ateliers sont non crédités, mais ils donnent des unités de formation continue. Une quarantaine d'ateliers seront donnés cet automne.

Polytechnique

Certificat d'intégration professionnelle pour les diplômés étrangers

Polytechnique offre un certificat d'intégration professionnelle pour les diplômés étrangers depuis 2004. L'année dernière, les étudiants ont bénéficié en plus de l'accompagnement de l'organisme La Clé pour l'intégration au travail des immigrants grâce au soutien du ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles. «Nous avons réussi à placer 25 des 26 étudiants qui ont suivi le programme. Nous espérons que la subvention sera reconduite», affirme Tuan Nguyen Dang, directeur du Centre de formation continue de Polytechnique.

Le certificat prépare les étudiants à passer les examens de l'Ordre des ingénieurs du Québec.

«Une personne qui fait l'examen sans avoir suivi notre programme le réussira du premier coup dans environ 67% des cas. Pour ceux qui ont fait notre programme, on monte à 87%. Toutefois, on a beau réussir l'examen, on n'est pas plus avancé si on n'arrive pas à se trouver un emploi. Le taux de chômage est de 30% chez les ingénieurs de certaines origines alors qu'il est globalement inférieur à 3%», affirme M. Nguyen Dang.

École de technologie supérieure (ETS)

Nouveau programme court en ingénierie financière

Le programme court de premier cycle en ingénierie financière démarrera cet automne à l'ETS.

«Il existe des programmes à HEC et à l'Université Laval dans le domaine, mais ils ont été créés pour les gens qui ont étudié en finance. Le nôtre est pour les ingénieurs, ou pour d'autres gens formés dans des domaines où ils sont habitués à faire des calculs avancés et de la modélisation. Avec ce programme, ces compétences sont mises au service de l'industrie financière», explique Éric Germain, responsable de CITÉ-ETS.

Le programme de cinq cours se donne à temps partiel, les soirs et les fins de semaine pour accommoder les gens sur le marché du travail.

«Le cours a été développé avec la Caisse de dépôt et placement du Québec. C'est vraiment un besoin de l'industrie», précise M. Germain.

De plus, en janvier, l'ETS a lancé la maîtrise en projets internationaux et ingénierie globale.

«Nous ciblons les gens qui oeuvrent dans des firmes qui font des affaires à l'étranger», indique Éric Germain.

HEC Montréal

Deux nouveaux programmes intensifs pour les cadres

À l'automne, HEC Montréal donnera son premier séminaire intensif La Planification et le suivi d'un projet agile. Au printemps, le programme Comment intégrer sa stratégie de marketing électronique s'ajoutera à l'offre.

«Nous avons commencé à créer des programmes intensifs il y a un peu plus d'un an et maintenant, nous voulons en développer davantage. Ça répond aux besoins d'une clientèle de cadres et de professionnels, ou encore, de jeunes cadres à haut potentiel», explique Serge Gagné, directeur de la formation des cadres et des dirigeants à HEC Montréal.

Les formations se donnent en co-enseignement. «Il y a des professeurs bien au fait des dernières tendances et des dirigeants d'entreprise retraités qui viennent partager leur vécu», indique M. Gagné.

Les programmes se donnent généralement en quelques jours étalés sur une session.

«Les participants ne peuvent souvent pas s'absenter du travail trop de jours dans la même semaine», ajoute-t-il.

L'expérience de travail pertinente est le seul préalable pour ces formations.

Université de Montréal

Employabilité et expertise en science de la santé

Plusieurs nouvelles formations ont été créées récemment à l'UdeM pour augmenter l'employabilité des étudiants. De plus, les professionnels de la santé peuvent suivre une formation pour devenir des experts-conseils.

Pour aider les étudiants au doctorat et au postdoctorat à augmenter leur employabilité, l'École d'été se tiendra pour la première fois du 24 au 26 août à l'UdeM.

«Le nombre de personnes qui font un doctorat et un postdoctorat augmente toujours alors que le nombre de postes offerts dans les universités diminue. Nos finissants sont de plus en plus appelés à faire carrière à l'extérieur des universités et il faut développer leurs compétences transversales», affirme Richard Patry, vice-doyen et secrétaire de la faculté des études supérieures et postdoctorales de l'UdeM.

«Nous avons rempli nos 80 places la journée où nous avons annoncé le programme gratuit. Si tout va bien, nous le redonnerons à l'automne», affirme M. Patry.

Le microprogramme de deuxième cycle en compétences professionnelles commencera également à l'automne, les soirs et les weekends.

«Nous ciblons les jeunes détenteurs d'un baccalauréat dans les arts, la géographie, l'histoire, etc. Ce programme leur offre des cours en gestion de projet ou en ressources humaines et en communication pour améliorer leur performance sur le marché du travail», explique Johanne Côté, responsable du programme.

Enfin, la faculté de médecine de l'UdeM offre un microprogramme en ligne méconnu de deuxième cycle ou un DESS en médecine d'assurance et expertise en sciences de la santé.

«Il s'adresse aux professionnels de la santé qui souhaitent donner des opinions en tant qu'expert à la cour, dans des instances administratives gouvernementales, ou pour des compagnies d'assurance», explique la Dre Françoise Chagnon, directrice adjointe du programme.

Le cours aborde entre autres les questions éthiques, la méthodologie, le langage, le contexte réglementaire et juridique.

Pour le DESS, un travail dirigé de 13 crédits est ajouté.

Photo David Boily, archives La Presse

HEC Montréal.