La formation virtuelle et les simulateurs ne sont pas l'apanage des pilotes de l'Aviation royale canadienne (ARC).

Le lieutenant-général Yvan Blondin, commandant de l'ARC, entend bien étendre leurs bénéfices à d'autres sphères, où il perçoit deux besoins urgents.

«On voit du potentiel de croissance au cours des prochaines années pour le personnel navigant, où on veut développer un concept qui va beaucoup plus loin que n'importe où dans le monde en maximisant la simulation», indique-t-il.

Le deuxième volet concerne le personnel au sol et les techniciens. «Encore là, comment peut-on maximiser le côté virtuel et de simulation pour entraîner tout le personnel qui a besoin de travailler sur nos avions? Notre industrie canadienne de la simulation est à l'avant-garde, et nous allons en tirer avantage.»

Les techniciens recrues peuvent suivre les cours de base dans les écoles spécialisées, comme l'École nationale d'aérotechnique du collège Édouard-Montpetit, à Saint-Hubert, mais l'ARC doit elle-même donner la formation spécialisée sur les appareils militaires qu'elle utilise.

Pour apprendre à entretenir et à réparer un avion militaire, la méthode traditionnelle consiste à retenir un avion dans un hangar et à permettre aux techniciens de démonter et remonter certains éléments.

«À présent, il y a toutes sortes de systèmes qui nous permettent de nous éloigner de ce modèle, de ne pas utiliser de vrais avions, mais d'utiliser la simulation pour faire tout ce qu'un technicien a besoin de faire sur un avion, de manière virtuelle», précise Yvan Blondin.

Déjà, pour ses nouveaux avions-cargos CC-130 J Hercules et ses nouveaux hélicoptères Chinook, l'Aviation royale canadienne s'est procuré des systèmes qui favorisent un «entraînement virtuel beaucoup plus poussé» que ce qui se faisait auparavant.

À la base de Trenton, par exemple, un simulateur de fuselage reproduit l'arrière ouvrant de l'Hercules et simule toutes les manoeuvres que le personnel peut être appelé à faire dans la soute, soit au sol, soit en vol.

«Les simulateurs nous enlèvent le fardeau de se servir de vrais avions qui coûtent des centaines de millions de dollars pour faire de l'entraînement de base», indique le lieutenant-général.

Pour l'ARC, chaque dollar mieux employé est une petite victoire.