Plus de souplesse dans le choix d'activités de formation continue et une dispense pour les membres retraités toujours actifs. Ce sont là quelques modifications au Règlement sur la formation continue obligatoire qu'entend adopter l'Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) à la suite d'une consultation auprès de ses membres.

Dans un message envoyé à ses membres le 13 décembre dernier, l'Ordre des ingénieurs du Québec annonce que dans la foulée de l'analyse des commentaires recueillis auprès d'eux, elle entend assouplir le Règlement sur la formation continue obligatoire des ingénieurs.

«Les modifications conféreraient davantage de souplesse aux membres dans leur choix d'activités de formation continue, dispenseraient les retraités encore actifs de l'obligation de cumuler des heures de formation continue et diminueraient les coûts afférents à l'application du Règlement», indique le message, obtenu par La Presse. La période de consultation s'échelonnera jusqu'au 24 janvier.

Au Québec, la formation continue des ingénieurs est offerte principalement par les facultés de génie des universités et les écoles spécialisées, mais aussi par des entreprises de formation privées. Contrairement à d'autres ordres professionnels, l'OIQ ne procède à aucune reconnaissance officielle d'activités de formation, de formateurs ou de fournisseurs. «Il revient à l'ingénieur de vérifier l'admissibilité de ses formations. Il doit notamment s'assurer qu'elles sont compatibles avec ses activités professionnelles et ses aspirations de carrière», rappelle Mathieu Richard, président de FORMobile, centre de formation intégrée qui se spécialise dans la formation continue des ingénieurs.

Se former au privé

Comme d'autres entreprises de formation privées, FORMobile a vu le jour au lendemain de l'adoption du Règlement sur la formation continue obligatoire des ingénieurs, en 2011. «Nous avons évalué qu'il y avait des besoins à combler pour satisfaire la demande. Depuis, nous avons conçu plus de 350 heures de formation en suivant les besoins du marché: des formations les plus générales, comme en droit ou en infrastructures, aux plus pointues, comme la gestion des eaux pluviales ou la gestion des actifs en ingénierie - un champ qui nous apparaît comme une nouvelle tendance. Le domaine de l'ingénierie bouge constamment. Nous devons sans cesse nous adapter aux nouvelles normes et lois qui encadrent la pratique», indique Mathieu Richard. Dès sa fondation, le centre a engagé un directeur pédagogique pour encadrer et structurer les formations offertes en salle à Montréal, à Québec et à Drummondville, ainsi qu'en région, à la demande.

«Pour son perfectionnement technique, l'ingénieur a pour premier réflexe de se tourner vers sa faculté de génie ou vers une autre université, mais en ce qui a trait aux autres éléments de compétences, il tend à se diriger vers des entreprises spécialisées dans un domaine particulier, comme les ressources humaines ou la gestion», explique Luc Vagneux, directeur du développement professionnel de l'OIQ. Seules trois entreprises privées sont actuellement partenaires officiels de l'Ordre. Il s'agit des entreprises FORMobile, IC Formation et CFC Dolmen. Dans leur entente, les heures de formation suivies auprès de ces entreprises sont directement transférées dans la déclaration de formation continue de l'ingénieur. «Nous avons favorisé des entreprises crédibles et reconnues qui rejoignent un grand nombre d'ingénieurs ou qui oeuvrent dans des régions moins bien desservies», explique Luc Vagneux.

Privilégiant une approche «terrain» ancrée dans la pratique, avec la participation d'ingénieurs d'expérience, les entreprises privées couvrent un large éventail de champs de compétences avec des formations en gestion, santé et sécurité, éthique, communication et technologies de l'information, notamment.

Dans le confort de son foyer ou de son entreprise

En plus de donner des formations publiques dans les grandes villes du Québec, les entreprises de formation se déplacent en entreprise, comme c'est le cas pour Technologia Formation, partenaire du Réseau des ingénieurs du Québec, qui se spécialise en technologies de l'information, gestion de projets et processus, capital humain et communication. «Nous nous assurons que le formateur est en mesure de cibler les besoins et d'adapter sa formation à l'entreprise, notamment avec des études de cas représentatifs», énonce Éric Delisle, directeur des programmes chez Technologia.

Autre tendance lourde, les formations à distance s'ajoutent à l'offre des entreprises de formation comme FORMobile et Technologia. «Depuis deux ans, on voit plusieurs organisations investir dans ce secteur où la concurrence est forte. Avec des formules comme les webinaires ou les cours avec interaction virtuelle, les entreprises privées ont vite saisi ce moyen d'accéder aux ingénieurs en dehors des centres ou en déplacement. Cette saine concurrence amène plusieurs entreprises à se dépasser», indique Luc Vagneux.

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