On les appelle « bêta stratégique », « bêta intelligent » ou « bêta judicieux », mais que sont ces fonds lancés il y a quelques années et qui gagnent constamment en popularité ? Voici un aperçu, en cinq mots.

NOUVEAUTÉ

Les stratégies de type « bêta stratégique », ou « x bêta » en anglais, constituent la nouvelle approche qu'utilisent les gestionnaires de fonds négociés en Bourse pour battre les indices. Leur gestion est à mi-chemin entre une forme passive, qui suit les indices selon la pondération de chaque titre dans un indice, et une forme active, qui dépend des décisions d'un gestionnaire. Les décisions d'achat et de ventes sont motivées par des règles ou des facteurs préétablis, selon le type de fonds négociés en Bourse (FNB) bêta intelligent. « Ce sont des fonds qui sont pour la plupart à l'abri de l'intervention humaine et qui sont systématiques dans leur approche », explique Joe Nakhle, directeur général, solutions d'investissement innovantes, Banque Nationale Investissements.

POPULARITÉ

Les FNB de type bêta intelligent ont explosé en nombre au Canada au cours de la dernière année. Selon Morningstar, ils sont passés de 88 à 124 du 30 juin 2014 au 30 juin 2015 : une augmentation de 41 %. Sur le plan mondial, on en compte désormais 844, qui renferment 498 milliards de dollars en actifs. C'est aux États-Unis qu'ils sont les plus populaires. Là-bas, ils renferment plus de 20 % des actifs de tous les FNB réunis. Au Canada, ce chiffre avoisinerait les 10 %, selon Alain Desbiens, vice-président Québec et Atlantique, FNB BMO, chez BMO gestion mondiale d'actifs. Au 30 juin 2015, les FNB canadiens de type bêta intelligent comptaient 7,9 milliards de dollars américains en actifs.

RENDEMENT

La première des deux grandes familles de stratégies bêta intelligentes repose sur le rendement. Les filtres utilisés ici se penchent sur la hauteur des dividendes ou la valeur des titres, par exemple. 

« Les FNB qui suivent les indices sont surexposés en titres qui ont bien fait dernièrement et qui ont donc des chances de connaître une moins bonne performance ensuite. La stratégie bêta intelligente cherche à réduire l'exposition aux titres surévalués. »

- Joe Nakhle, directeur général, solutions d'investissement innovantes, Banque Nationale Investissements

Selon Morningstar, ce sont des stratégies comme celles-là qui étaient les plus populaires à la fin de l'année 2013. À eux seuls, les FNB axés sur les dividendes et ceux axés sur la valeur renfermaient alors plus de 56 % des actifs présents dans des FNB bêta intelligents.

RISQUE

Pour leur part, les stratégies axées sur le risque tenteront de réduire ou d'augmenter le niveau de risque par rapport à un indice de référence. On parle alors de stratégies basées sur la volatilité des titres ou sur un bêta élevé, le bêta étant une mesure de la volatilité d'un titre par rapport au marché. Selon Joe Nakhle, les FNB basés sur une faible volatilité serviront de refuge aux investisseurs qui cherchent à préserver leur capital. « Ces fonds vont avoir tendance à mieux faire quand le marché est baissier, dit-il. Ils ne sont pas basés sur une recherche du rendement absolu, mais offrent plutôt un chemin alternatif aux investisseurs. »

TRANSPARENCE

« Quand on achète un indice comme le S&P TSX, on connaît quels sont les critères d'inclusion et d'exclusion à l'intérieur de l'indice, explique Alain Desbiens. Dans une méthodologie "bêta judicieuse", c'est la même chose. » Ainsi, il est possible pour tout investisseur de connaître la composition exacte d'un FNB de type « bêta intelligent », tant en matière de composition que de poids de chaque titre. « Les informations sont accessibles en ligne dans un délai d'une journée », ajoute l'expert.