Le rendement et la stabilité. Voilà ce que recherchent les épargnants et les investisseurs écorchés par la dégringolade des bourses en 2008-009 et la volatilité qui persiste depuis.

C'est en mettant sur le marché des fonds à distribution fixe, soit mensuelle ou trimestrielle, que l'industrie répond au besoin de rendement des épargnants, explique Serge Pépin, directeur des placements des Fonds d'investissement BMO.

«La mode est aux fonds de dividendes et d'infrastructures», dit-il.

L'industrie des fonds communs s'est bien remise de la crise. Les actifs sous gestion, malgré une diminution importante en 2008, sont passés de 601 milliards en 2005 à 799 milliards en 2010, une croissance annuelle moyenne de 5,9%.

Fonds de revenus

Les fonds de revenus sont venus combler un vide laissé par la disparition des fiducies de revenus.

Rappelons que depuis janvier 2011, toutes les fiducies de revenus, sauf les fiducies immobilières et énergétiques, ont perdu le régime d'imposition qui leur permettait de distribuer la totalité de leurs revenus. Elles se sont pour la plupart transformées en sociétés.

La stratégie de la BMO quant à son offre de fonds communs repose sur deux prémisses. D'abord, les taux d'intérêt vont demeurer bas. Et ensuite, la population ne rajeunit pas.

«Nul doute que les fonds de revenus sont là pour rester, dit Serge Pépin. Cette tendance est également renforcée par le vieillissement de la population.»

L'offre de fonds communs des institutions financières veut également répondre au besoin des investisseurs de réduire la volatilité de leurs portefeuilles.

Depuis 2008, les gens ont une bien meilleure compréhension de leur profil de risque, explique Nancy Paquet, vice-présidente, distribution aux conseillers, à la Banque Nationale.

«C'est en vivant une chute des marchés plus forte qu'attendu que plusieurs ont réalisé que leur tolérance au risque n'était peut-être pas aussi élevée qu'ils le croyaient», dit-elle.

Fonds de fonds

La volatilité des marchés au cours des dernières années a favorisé le développement des solutions clé en main, ou également appelé les fonds de fonds.

Au lieu d'acheter un certain nombre de fonds, l'investisseur achète plutôt un portefeuille qui regroupe plusieurs fonds.

Ces solutions comportent plusieurs avantages, explique Mme Paquet. D'abord, elles offrent une meilleure diversification, tout en évitant l'éparpillement.

Ensuite, elles assurent que les portefeuilles seront rééquilibrés automatiquement au besoin. Comme les marchés fluctuent beaucoup, les investisseurs doivent constamment s'assurer que leur répartition demeure en ligne avec leurs objectifs.

La chute importante des Bourses qui a atteint son paroxysme en mars 2009 a démontré l'importance du rééquilibrage des portefeuilles. Rappelons que les actions ont baissé de 50% entre l'hiver 2008 et le printemps 2009.

Pour profiter de la remontée, les investisseurs devaient racheter des actions afin de ramener la quantité d'actions dans leurs portefeuilles au niveau compatible à leur tolérance au risque.

Un rééquilibrage régulier permet de prendre des profits lorsque les marchés montent et d'acheter à prix d'aubaine lorsque les marchés baissent.

De plus, les investisseurs apprécient la simplicité que procurent ces fonds de fonds. Ils reçoivent un état de compte sur lequel leur portefeuille apparaît sur une seule ligne.

La croissance des fonds de fonds constitue une tendance lourde dans l'industrie des fonds communs, soutient également Patrick Loranger, directeur, gestion des produits de placement individuels, à la Standard Life.

Entre 2005 et 2010, les actifs sous gestion dans ce type de produits ont presque doublé pour atteindre 151 milliards. Ils ont connu une croissance annuelle moyenne de 13,1% durant cette période.

Il existe une panoplie de fonds de fonds, et tous les grands manufacturiers de fonds communs en offrent.

Mais pour l'instant, probablement un signe des temps, ce sont les portefeuilles les plus conservateurs qui semblent les plus populaires, indique le directeur de la Standard Life.