Son rire résonne à l'autre bout du fil. C'est la marque de commerce d'Andrée Guy: la joie de vivre. Et le courage. Un élément essentiel au leadership, dit-elle.

Le sien s'est exprimé dès l'enfance. «Je n'ai pas été élevée dans la ouate», résume-t-elle discrètement.

Ce courage, et le choix toujours renouvelé de la voie la plus ardue, l'amèneront à devenir associée au cabinet de comptabilité PSB Boisjoli.

À 17 ans, elle trouve un emploi de secrétaire juridique. À 22 ans, elle entreprend une technique en comptabilité au cégep. On lui dit alors qu'elle devrait viser plus haut. «Cette personne a vu en moi des capacités que je ne me connaissais pas.»

À 24 ans, mère monoparentale d'une fillette, elle s'inscrit à HEC Montréal. Elle choisit - encore - le chemin difficile et devient comptable agréée. Aussitôt, elle ouvre son propre cabinet et gagne la confiance de ses premiers clients, dont la fidélité est l'une de ses grandes fiertés.

En 1995, elle accepte l'offre de joindre un cabinet entièrement anglophone. Elle demeure, 17 ans plus tard, la seule femme associée dans ce qui est devenu PSB Boisjoli.

Très tôt, elle a voulu «redonner ce qu'elle avait reçu»: le soutien aux moments décisifs, l'éveil à ses propres capacités, la confiance accordée à la jeunesse. Significativement, son premier engagement bénévole sera auprès d'un centre d'accueil pour jeunes délinquants. Depuis 25 ans, elle se consacre à l'OEuvre Léger.

«Un bon leader qui tient le coup est une personne qui a de très belles valeurs», énonce-t-elle.

Andrée Guy a tenu le coup. Et elle s'étonne de ce parcours auquel, jeune mère, elle n'aurait jamais osé rêver. «J'ai dit à ma fille qu'elle méritait cette nomination avec moi.»

De sa fille, elle dira également qu'elle est sa «plus belle réussite».