Au Canada, 61% des nouveaux diplômés universitaires sont des femmes. Malgré tout, encore peu d'entre elles occupent des postes de présidence. Et encore, les femmes continuent à être sous-représentées - avec une présence d'à peine 15% - dans les conseils d'administration des entreprises publiques, privées ou gouvernementales. Ce qui explique la pertinence de l'Association des femmes en finance du Québec (AFFQ).

L'AFFQ, qui célébrera ses 10 ans de fondation en 2012, compte actuellement 350 membres qui occupent des postes dans les grandes entreprises du Québec. Pour sa fondatrice et actuelle présidente, Andrée Corriveau, la mise sur pied d'un tel organisme est déjà une victoire en soi.

«Quand j'ai commencé à parler de fonder l'association, on racontait que je n'allais pas réussir. On me disait que les filles du milieu de la finance avaient la réputation de travailler seules et qu'elles ne s'associeraient jamais avec d'autres femmes. Aujourd'hui, nous jouissons d'une belle notoriété. L'énergie qui se dégage de notre association est incroyable», explique Mme Corriveau, 56 ans.

Par le truchement d'activités et de rencontres qui ont lieu en moyenne trois fois par mois, l'organisme panquébécois permet notamment aux femmes du secteur financier d'assister à des conférences où d'autres femmes viennent parler de leurs expériences. Du coup, tout ce beau monde peut élargir, sinon créer, un réseau de contacts. Bref, l'AFFQ veut aider les femmes à se développer professionnellement.

Des liens avec New York

L'Association des femmes en finance du Québec a vu le jour à la suite d'un voyage d'Andrée Corriveau à New York en 2000. Alors PDG du Centre financier international de Montréal, Mme Corriveau assistait au gala annuel de la Financial Women Association (FWA). Elle en est revenue très impressionnée.

L'année suivante, elle y est retournée avec la ferme intention de présenter un projet pour créer une branche québécoise de la FWA. En 2002, c'était chose faite. Quelques années plus tard, la FWA Québec est devenue l'AFFQ. Encore aujourd'hui, les deux organismes partagent leur savoir et collaborent régulièrement. Tous les ans ou presque, une délégation québécoise se rend à New York et vice-versa.

Andrée Corriveau souhaite d'ailleurs augmenter les collaborations avec d'autres organismes ailleurs sur la planète. «Dans un contexte de mondialisation, avoir des contacts un peu partout dans le monde devient essentiel», dit l'ancienne attachée politique qui a notamment travaillé dans les domaines municipal (auprès de Léa Cousineau), provincial (Bernard Landry) et fédéral (Monique Landry).

La présidente de l'AFFQ vise les 500 membres dans un avenir rapproché. Pour elle, pas question de devenir un lobby. «Nous sommes là pour faire avancer la cause des femmes professionnelles. Nous sentons que les choses vont éventuellement changer. Mais pour l'instant, nous stagnons encore. Le boys club est encore trop fort».