C'est ce soir que plus de 500 femmes en finance, et des hommes aussi, se réuniront à la salle de bal de l'hôtel Hyatt Regency, dans le complexe Desjardins, alors que l'Association des femmes en finance du Québec (AFFQ) remettra cinq prix d'excellence.

«Une cinquième présentation signifie qu'on a réussi à s'inscrire dans la durée. C'est aussi une preuve qu'on a du succès, d'autant plus que nous attirons toujours un grand nombre de participantes. Nous sommes à guichet fermé et ça fait plus d'un mois qu'on refuse des gens», indique Andrée Corriveau, présidente fondatrice de l'AFFQ.

Pour cette soirée, les organisatrices mettent le paquet. Cette année, le gala est placé sur le thème de l'Art nouveau.

«C'est une soirée audacieuse. Nous avons un bon sens du spectacle. C'est une vraie soirée de gala. C'est aussi un moment où les filles échangent beaucoup. On sent toujours un véritable esprit de collégialité», ajoute Mme Corriveau.

Première section internationale de la Financial Women's Association (FWA) de New York, l'AFFQ a été créée en 2002. Elle approche donc tranquillement de son dixième anniversaire. Avec maintenant plus de 350 membres, elle a vécu une grande croissance.

«Le défi est maintenant de continuer à être créatives et à offrir des activités et des conférences intéressantes pour garder nos membres et continuer à en attirer de nouvelles», affirme Andrée Corriveau qui, dans le quotidien, est en poste à l'Autorité des marchés financiers.

Par exemple, l'AFFQ se rend à New York cette année pour assister au gala de la FWA et la présidente compte multiplier les efforts pour attirer des conférencières internationales pour ses membres.

«Nous voulons prendre encore plus d'envergure ces prochaines années», précise-t-elle.

Peut-on dire que depuis la fondation de l'AFFQ, la situation des femmes en finance a évolué au Québec?

«C'est triste, mais on est devant les mêmes défis. La situation n'a pas évolué autant qu'on l'aurait voulu. Les femmes doivent encore se battre pour accéder à des conseils d'administration et à des postes en haute direction», affirme-t-elle.

Le gouvernement du Québec a tout de même passé une loi pour forcer les conseils d'administration des sociétés d'État à atteindre la parité hommes/femmes d'ici 2011.

«C'est vrai que c'est un grand pas en avant. Mais dans l'industrie, on est loin d'être rendus là», nuance-t-elle.

Faire de vraies affaires

Maintenant que l'AFFQ a atteint une certaine maturité et qu'elle a réussi à prendre sa place dans la communauté de la finance à Montréal, l'organisme souhaite que ses membres commencent réellement à faire des affaires ensemble.

«On veut que les femmes se recommandent, qu'elles se donnent des contrats, qu'elles travaillent ensemble, qu'elles fassent de l'argent ensemble! Les gars font ça naturellement depuis toujours. On dit souvent que les gros contrats se donnent sur les terrains de golf! Mais chez les femmes, on le voit moins. On veut que ça change», affirme Mme Corriveau.

L'AFFQ continuera donc à organiser des activités locales, mais elle regarde aussi à l'extérieur des frontières de la province pour aider les femmes à faire des affaires ensemble.

«Plusieurs femmes en finance de Montréal doivent souvent se rendre à Toronto et bien des femmes de Toronto doivent également venir à Montréal. Plusieurs d'entre elles ne connaissent personne dans la ville où elles sont en visite, alors nous avons signé un partenariat avec l'organisme Women in Capital Markets de Toronto pour créer des liens et agrandir le réseau des femmes.»

Ainsi, en multipliant les efforts, Andrée Corriveau espère vraiment que les femmes commenceront à faire plus que seulement «s'échanger leurs cartes professionnelles.»

AFFQ

Des critères d'adhésion rigoureux


N'adhère pas qui veut à l'Association des femmes en finance du Québec (AFFQ) ! Il faut avoir acquis une certaine expérience dans le domaine de la finance avant de pouvoir être admise. En fait, la candidate ou le candidat doit occuper ou avoir récemment occupé soit :

· un poste professionnel dans le secteur des services financiers

· un poste directement relié à la finance dans un autre secteur que celui des services financiers

· un poste qui sert une clientèle financière comme les avocats en droit commercial, les comptables, les spécialistes en ressources humaines et recruteurs de cadres en finance, ainsi que les entrepreneurs responsables des opérations financières de leur entreprise.

La candidate doit également cumuler plus de quatre années de cette expérience. Si elle possède un diplôme d'études supérieures (M.B.A., M.A., M.Sc.) dans une discipline reliée à la finance, l'administration ou l'économie, elle est éligible après deux années d'expérience.