Les projets de terres rares Kipawa, de Matamec Explorations, au Témis-camingue, et Strange Lake, de Quest Rare Minerals, à la frontière du Labrador, viennent de franchir des étapes importantes de leur développement.

Matamec a publié l'étude de faisabilité de Kipawa qui situe sa valeur actuelle nette à quelque 260 millions avant impôts et son taux de rendement interne à 21%.

Pour parvenir à ces chiffres, la société a actualisé tous les flux monétaires des 15 années d'exploitation de la mine au taux prudent de 10%. L'investissement en capital serait de l'ordre de 375 millions.

Matamec, qui compte quelque 125 millions d'actions émises, détiendra 51% de la mine. Le reste est détenu par une filiale de Toyota Tsusho Corp.

Les investisseurs ont toutefois accueilli l'annonce de Matamec froidement. Son titre est passé de 25 cents à 11 cents, à ce jour.

Edward Miller, vice-président, relations avec les investisseurs, de Matamec, reconnaît que la cadence de l'exploitation de la future mine est plus faible que celle du projet initial. De plus, le faible prix des terres rares utilisé pour l'analyse a pu décevoir certains investisseurs. En fait, l'étude s'est servie du prix de l'oxyde de cérium, la terre rare la plus abondante du minerai, à 5,60$ le kilo, comparativement à 151$ lors de l'euphorie de l'embargo chinois sur les exportations de terres rares en 2011.

«À 5$, c'était le prix plancher au printemps 2013, mais les cours ont remonté depuis, précise M. Miller. Nous travaillons aussi pour optimiser le taux de récupération des terres rares et la production annuelle.»

Préfaisabilité

Les investisseurs n'ont pas été tendres, non plus, lors de l'annonce de l'étude de préfaisabilité de Quest pour son projet de Strange Lake. Son titre a glissé d'un sommet à 1$ l'action, quelques semaines avant l'annonce, à 65 cents, à ce jour.

Pourtant, les chiffres de Quest sont impressionnants. L'étude fait état d'une valeur actualisée avant impôts de son projet de près de 3 milliards et d'un taux de rendement interne de 25,6%, pour un investissement initial de 2,6 milliards.

Quest compte 67 millions d'actions émises, ce qui porte la valeur actuelle du projet à plus de 40$ l'action.

Les dépenses de capital incluent un investissement de 1,3 milliard pour la construction d'une usine d'extraction de terres rares dans le complexe industriel de Bécancour.

Iamgold, pour sa part, a réduit au minimum son budget d'exploration du méga-gisement de terres rares découvert à Saint-Honoré au Québec.

Par ailleurs, la société continue l'étude de faisabilité de son projet d'expansion de la production de niobium de sa mine Niobec, mais a ralenti le rythme des investissements.

Iamgold a clairement fait savoir qu'il lui faudra un partenaire pour aller de l'avant avec la construction. La société y a consacré 49 millions US cette année.