Les contribuables du Québec risquent de plus en plus d'argent dans les entreprises minières actives dans la province sans trop le savoir et, jusqu'à maintenant, avec un succès plutôt mitigé.

Le gouvernement provincial a confié à Ressources Québec, une filiale d'Investissement Québec, une enveloppe de 1 milliard pour investir dans le secteur minier et pétrolier québécois.

Selon la porte-parole Chantal Corbeil, Ressources Québec dispose actuellement de 250 millions en fonds propres, pour son mandat minier. Il gèrera aussi, pour le gouvernement, un autre fonds de 750 millions appelé Capital Mines Hydrocarbures.

«Je ne peux pas dire si [le fonds] Hydrocarbures est en fonction et si les fonds sont versés, indique Mme Corbeil. Pour le moment, nous pouvons puiser dans les fonds propres d'Investissement Québec si on en a besoin. Il n'y a aucun problème au niveau du financement.»

Il est donc très difficile de connaître les politiques d'investissement de Ressources Québec. Son directeur général, Denis Williams, n'a pas accordé d'entrevue.

Valeur marchande

Au 31 mars 2013, la valeur marchande des placements de Ressources Québec s'élevait à plus de 200 millions, souligne Mme Corbeil. Le rapport annuel d'Investissement Québec décrit les principaux investissements de Ressources Québec, mais ne précise pas le capital initial investi, ni leur valeur marchande, sauf s'il s'agit d'un prêt.

Par exemple, Soquem et Ressources Québec ont investi plus de 100 millions dans Diamants Stornoway et son projet de mine de diamants depuis une quinzaine d'années. Le rapport annuel indique seulement une participation de 35,4% des actions émises de Stornoway, soit une valeur des actions d'environ 50 millions, peut-on estimer.

Par ailleurs, Ressources Québec a consenti, en mars dernier, un prêt de 5 millions à Donner Metals, à un taux d'intérêt de 14% plus des frais payables par l'émission de 5,6 millions d'actions sur une base de 16 cents l'action.

Quelques semaines plus tard, Donner a connu des difficultés financières qui ont fait chuter son action à un demi-cent, et forcé l'entreprise à vendre ses éléments d'actifs. Bien que le prêt soit garanti, tout ce placement ne vaut plus grand-chose pour Ressources Québec.

Les investissements dans Junex, Pétrolia, Ressources Métanor et Royal Nickel sont également dans le rouge.

En ce qui concerne les activités de Soquem, c'est l'embargo total.

SIDEX

Michel Champagne, directeur général de la Société d'investissement et de diversification de l'exploration (SIDEX), se montre plus ouvert sur ses activités.

Le Fonds de solidarité FTQ et le gouvernement du Québec, ses deux actionnaires, y ont investi quelque 50 millions il y a quelques années. L'actif se maintient à ce niveau bon an, mal an. «On peut dire que les investissements ont été rentables», dit-il.

SIDEX a investi dans près de 100 sociétés depuis sa fondation et son portefeuille en compte actuellement autour de 60. Son mandat porte sur l'exploration de métaux temporairement délaissés et qui offrent un potentiel économique à long terme.

Sodemex, quant à elle, était autrefois une créature mixte Soquem-La Caisse. Elle appartient maintenant en totalité à la Caisse de dépôt et placement. Jusqu'à 2011, son rendement annuel moyen dépassait les 30%, mais il a baissé à 17% depuis.

La Caisse vient d'ajouter 25 millions à son capital pour investir dans les petites entreprises minières. De plus, la Caisse a créé Sodemex Développement avec 250 millions de capital pour investir dans les projets plus avancés, par tranche de 5 à 25 millions.