Arianne Bergeron et Ellie Stringer ne sont pas gênées de le dire : elles se sont rencontrées grâce à Tinder, une application réputée pour accoucher d'histoires sans lendemain, mais qui, dans leur cas, a donné naissance à un véritable amour. Un an et demi et quelques épreuves plus tard, les deux jeunes femmes habitent sous le même toit. Désormais, elles partagent tout. Y compris leur argent.
« On s'entend sur les dépenses... la plupart du temps. » - Ellie Stringer
Ce n'est que lorsque les jeunes femmes ont emménagé ensemble qu'elles ont commencé à discuter de l'aspect pratico-pratique de leurs finances personnelles. Il faut dire qu'auparavant, elles avaient d'autres chats à fouetter. Au haut de la liste : dégoter un visa de travail pour Ellie, 25 ans, qui souhaitait quitter son Angleterre natale pour vivre avec son amoureuse à Montréal.
« Quelque temps après avoir rencontré Arianne, j'ai contracté une méningite, raconte Ellie. Pendant ma convalescence, j'ai réfléchi à ce que je voulais faire de ma vie. J'ai réalisé que je n'étais pas heureuse et que la seule chose que je désirais vraiment, c'était poursuivre ma relation avec Arianne. »
Après deux tentatives, Ellie finit par décrocher son permis de travail. En juillet 2015, elle débarque dans l'appartement d'Arianne. Les amoureuses ne tardent pas à ouvrir un compte conjoint où elles puisent pour payer moitié-moitié les dépenses communes, comme le loyer. Elles acquittent tour à tour la facture au restaurant. « J'achète les vêtements et Arianne me les emprunte. Ce n'est pas grave. Je n'ai pas de problème à les partager », dit Ellie en rigolant.
« On garde chacune nos comptes personnels, car nous sommes travailleuses autonomes », signale Arianne, 24 ans, qui est aide-photographe. Ellie fait carrière comme designer web. « D'ailleurs, à ce sujet, ne devrais-je pas avoir mon nom sur le bail et certaines factures afin que je puisse déclarer ces dépenses pour mon boulot ? », demande tout de go Ellie à Arianne. Discussion en vue...
LA CIGALE ET LA FOURMI
Pour Arianne, le fait de vivre à deux lui impose de réfléchir plus longuement à ses achats. « Avant, j'achetais des trucs sur Amazon sans qu'Ellie soit au courant et ce n'était pas grave, dit-elle. Aujourd'hui, je m'efforce à analyser si mes dépenses n'affecteront pas notre budget. C'est nouveau pour moi de penser ainsi. »
Si Ellie a l'habitude d'épargner, Arianne ne cache pas qu'elle a du mal à mettre de l'argent de côté. « À moins d'avoir un objectif, comme un voyage », précise-t-elle. Le couple prévoit d'ailleurs visiter Vancouver et la Nouvelle-Zélande au cours des prochains mois.
« Pour le moment, on consacre nos économies aux voyages, mais éventuellement, on parle d'acheter une voiture et peut-être même une maison », indique Ellie, qui entreprendra ses démarches pour obtenir sa résidence permanente.
Et le mariage ? Les enfants ? « On veut le faire, mais pas tout de suite. On s'autorise à y penser certains jours, comme le samedi, parce qu'on croise toujours plein d'enfants. Mais pas tout le temps, sinon on s'emballe ! », disent-elles en riant.
Conseils d'expert
Pour commencer votre vie commune dans l'harmonie, suivez les recommandations de Guylaine Lafleur, notaire et planificatrice financière chez Bachand Lafleur Groupe Conseil.
Faites un budget où vous dresserez les dépenses communes. S'il y a un écart important entre les revenus, il pourrait être avisé de répartir les paiements au prorata. Sachez que cette entente pourrait changer en fonction de l'évolution des revenus de chacun. N'hésitez pas à en discuter.
Dans ce budget, laissez de l'espace à chacun pour épargner.
Assurez-vous que les dépenses qui apportent une accumulation de valeur (comme l'achat de meubles) soient réparties équitablement afin qu'un conjoint ne s'enrichisse pas aux dépens de l'autre.
Ouvrez un compte conjoint et versez-y les sommes nécessaires pour couvrir les dépenses communes. Ça évite bien des disputes !
Pensez à rédiger une convention de vie commune (ou un contrat de mariage) quand vous planifiez avoir des enfants ou acheter une propriété.