Certaines d'entre elles brillent à la fois au Québec et l'étranger. D'autres doivent se battre pour se tailler une place au soleil dans leur propre cour. Qu'à cela ne tienne, les PME québécoises oeuvrant dans le secteur de l'environnement ont le vent en poupe. En voici quatre exemples.

Cinq fois plus pour Biothermica

Elle a été, en mars dernier, la première entreprise québécoise à vendre des crédits de carbone sur le marché californien.

Gonflée à bloc, Biothermica veut quintupler ses ventes et passer de 80 000 à 400 000 tonnes de crédits annuellement. Pour ce faire, elle s'apprête à multiplier par cinq ses installations de captation de méthane sur le site d'une mine de charbon à Brookwood, en Alabama. Un investissement de 10 millions.

«Et cela ne représente qu'un puits de ventilation de méthane à cette mine, explique Guy Drouin, président et fondateur de Biothermica. Si nous avons la garantie que le marché réglementé sera reconduit jusqu'en 2030, nous voulons encore tripler [jusqu'à 1,2 million de tonnes] nos activités en Alabama.»

Biothermica est une entreprise fondée en 1987 qui produit aussi de l'énergie, notamment par l'entremise de la centrale Gazmont dans le quartier Saint-Michel, à Montréal.

PHOTO FOURNIE PAR BIOTHERMICA

Un aperçu des installations de captation de méthane de Biothermica sur le site d'une mine de charbon à Brookwood, dans l'État de l'Alabama.

Une deuxième vie pour le verre

Grâce à une technologie de micronisation élaborée en collaboration avec l'Université de Sherbrooke, la PME Tricentris va permettre au verre envoyé au recyclage de connaître une seconde vie.

«Ça répond à un besoin, car le verre n'était pas pleinement revalorisé au Québec», explique Frédéric Potvin, directeur général et fondateur de Tricentris, un OBNL qui emploie 250 personnes dans ses centres de tri de Lachute, Terrebonne et Gatineau.

Par l'entremise du procédé Verrox, la PME pulvérise le verre à l'échelle du micron (1000 fois plus petit qu'un millimètre). La poudre obtenue permet de remplacer 30% du ciment (dont la fabrication génère énormément de gaz à effet de serre) dans le béton. Il y aurait au bas mot 120 000 tonnes de verre issues annuellement de la collective sélective au Québec.

Tricentris a donc de quoi s'occuper. Elle souhaite néanmoins offrir des licences de sa technologie. «Des clients d'aussi loin que l'île de la Réunion veulent ouvrir une usine de micronisation comme la nôtre», se félicite M. Potvin.

PHOTO FOURNIE PAR TRICENTRIS

Par l'entremise du procédé Verrox, la PME Tricentris pulvérise le verre à l'échelle de micron (1000 fois plus petit qu'un millimètre)

Vers l'autopartage de véhicules électriques

Sept municipalités québécoises se sont engagées à participer à une étude favorisant l'autopartage de véhicules électriques. Du lot, Plessisville, dans le Centre-du-Québec, est la plus avancée.

Elle vient de prendre livraison d'une Mitsubishi iMiEV que le constructeur japonais lui prête sur une base expérimentale. «Le but de cette expérience est que les villes se dotent de quelques véhicules électriques pour certains de leurs services et que, le reste du temps, ces mêmes véhicules soient offerts aux citoyens sous forme d'autopartage. Non seulement les villes réduiront leurs émissions de GES, mais aussi elles permettront de pallier le manque de transport collectif en région», explique Johanne Ouellet, de la firme de consultants YHC Environnement.

Cette PME a pour mandat d'aider les municipalités à réduire leurs émissions de GES. Nicolet et Bromont figurent parmi les autres villes à qui l'on prêtera bientôt une iMiEV.

PHOTO FOURNIE PAR LA VILLE DE PLESSIVILLE

Plessisville, dans le Centre-du-Québec, vient de prendre livraison d'une Mitsubishi IMiEV que le constructeur japonais lui prête sur une base expérimentale.

Sanexen mise gros sur Aquapipe

Il n'y a pas qu'à Montréal que les conduites d'eau souterraines fuient. C'est le cas partout dans le monde. Y compris aux États-Unis, où la PME québécoise Sanexen Services Environnementaux déploie beaucoup d'énergie ces derniers temps.

Objectif: promouvoir la vente de sa gaine Aquapipe, qui permet de réhabiliter les conduites d'eau sans avoir à effectuer de travaux d'excavation.

Cette gaine, fabriquée à Coaticook, permet de réduire le gaspillage d'eau potable, explique Alain Sauriol, président et actionnaire de Sanexen. «Nous venons d'ouvrir un bureau à Denver pour couvrir la côte Ouest, dit-il. Et nous nous apprêtons à faire la même chose sur la côte Est.»

Sanexen vient de vendre des licences d'utilisation de son produit en Australie et en Nouvelle-Zélande. L'entreprise se spécialise également dans la décontamination des sites industriels. Propriété à 70% de Logistec, la PME a un chiffre d'affaires de 127 millions.

PHOTO FOURNIE PAR SANEXEN

Exemple d'installation à Montréal de la gaine Aquapipe, qui permet de réhabiliter les conduites d'eau sans avoir à effectuer de travaux d'excavation.

Une nouvelle usine pour Viridis

Elle se dit boudée par le ministère de l'Environnement et Recyc-Québec. Malgré tout, la PME Viridis Environnement est sur le point d'ouvrir une usine (dans une MRC dont elle préfère taire le nom) basée sur la technologie de tri mécanocalcique. Ce procédé utilisant de la chaux est la solution idéale en marge de la politique québécoise de gestion des matières résiduelles par laquelle le gouvernement veut éliminer l'envoi de déchets dans les sites d'enfouissement. « Ça coûte beaucoup moins cher que le tricompostage ou la biométhanisation, dit Simon Naylor, vice-président, associé et cofondateur. C'est rapide et, surtout, pas besoin de bacs bruns pour récolter les déchets. Il en résulte un produit fertilisant de très haute qualité. » L'entreprise de Beloeil se présente comme un leader dans la revalorisation des matières résiduelles. Elle recycle quelque 260 000 tonnes de matières (issues d'usines d'épuration des eaux, de pâtes et papiers, etc.) qu'elle redistribue à près de 400 fermes du Québec et de l'Ontario.

Photo fournie par Viridis Environnement

Les trois actionnaires de Viridis Environnement : Simon Naylor, Renaud Lapierre et Michel St-Germain. 

Nouvelle usine en France pour EnGlobe

La société québécoise EnGlobe vient d'inaugurer un nouveau centre de traitement de sols contaminés à Bruyère, dans le nord-est de la France. Il s'agit du 23e centre du genre pour cette entreprise qui est également présente en Angleterre et dans le reste du Canada, dont le Grand Nord. EnGlobe, dont 35 % des revenus proviennent de l'étranger, effectue également des contrats outre-mer de courte durée, comme ce fut récemment le cas en Côte d'Ivoire. L'entreprise de 1600 employés, dont 1200 au Québec, vient d'être qualifiée au Koweït pour décontaminer les résidus de pétrole laissés après l'explosion de puits. Bon an, mal an, EnGlobe traite quelque deux millions de tonnes de sols et de matières résiduelles aux quatre coins de la planète.

PHOTO FOURNIE PAR ENGLOBE

La société québécoise EnGlobe vient d'inaugurer un nouveau centre de traitement de sols contaminés à Bruyère, dans le nord-est de la France.