Polykar, un fabricant québécois de sacs à déchets recyclés et de produits d'emballage destinés au marché institutionnel, vient d'effectuer une percée sur le marché américain en effectuant ses premières ventes dans la grande région de New York.

«Nous sommes très fiers de savoir que nos sacs seront utilisés à Manhattan, dit Amir Karim, vice-président au développement des affaires. Ces ventes ont été obtenues parce qu'un distributeur a entendu parler de la qualité de nos produits. C'est toujours notre objectif de gagner des parts de marché, et notre croissance annuelle est de 10% à 15% depuis 10 ans.»

Les sacs à déchets recyclés représentent 60% du chiffre d'affaires de 25 millions de cette entreprise familiale fondée en 1987 par les parents d'Amir Karim, Aziz Karim et Elyse Damdjee, des Néo-Québécois arrivés de Madagascar en 1975. L'entreprise, qui compte aujourd'hui 75 employés, fabrique également des sacs compostables et des produits d'emballage en résine destinés au secteur alimentaire.

Recyclage

Située à Saint-Laurent dans une nouvelle usine certifiée LEED argent, la PME fabrique ses sacs à partir de plastique post-industriel recyclé sur place.

«Dans l'industriel, c'est la norme que les sacs à déchets soient faits de matériaux recyclés, dit Amir Karim. Cependant, nous sommes les seuls à recycler nous-mêmes les matériaux. Il y a encore une dizaine d'années, les machines que nous utilisions pour recycler le plastique étaient rares au Canada. Le recyclage du plastique devient de plus en plus populaire. Nous utilisons des rejets d'usines de plastique et des emballages venus de grands centres de distribution comme ceux de l'entrepôt Sears pour l'Est du Canada, situé ici à Saint-Laurent.»

Sacs compostables

Pour se démarquer d'une dizaine de concurrents sur le marché canadien, Polykar doit innover en sortant un nouveau produit tous les deux ou trois ans, explique le président. La dernière innovation: le sac compostable.

«C'est le dernier gros développement au point de vue environnemental dans notre industrie ces dernières années, dit-il. Le sac compostable peut être envoyé dans les services de compostages municipaux. Une compagnie allemande, BASF, a développé une résine entièrement biodégradable en compost. Nous avons l'exclusivité et les droits au Canada pour fabriquer et vendre ces sacs qui peuvent se biodégrader en compost en même temps que leur contenu. Ils sont certifiés par le Bureau de normalisation du Québec et le Biodegradable Products Institute, et atteignent les standards nord-américains sur la compostabilité de l'Américan Society for Testing and Materials. On ne peut pas vendre un sac en tant que compostable si on n'a pas ces approbations.»

Ces sacs sont notamment vendus aux Rôtisseries St-Hubert, la première chaîne de restaurants au Québec à composter tous ses déchets organiques.

«À partir de 2015-2016, avec la nouvelle règlementation, on n'aura plus le droit de mettre des matières organiques dans les sites d'enfouissement au Québec, souligne Amir Karim. Le marché du sac compostable va se développer et nous serons alors déjà bien positionnés. Cela va nous donner le volume et les économies d'échelle pour pénétrer les marchés dans le reste du pays.»