La construction de bâtiments écoénergétiques n'a pas toujours été à la mode. Et ce n'était certainement pas le souci principal des constructeurs qui ont édifié nos villes au cours des années 60 et 70.

Heureusement, une nouvelle technologie québécoise permet maintenant de minimiser le gaspillage d'énergie de ces édifices construits à une époque où l'environnement n'était pas inscrit à l'ordre du jour des promoteurs immobiliers. Inovae, une jeune entreprise fondée par des diplômés de Polytechnique, vient de mettre au point Ensis, un système sans fil de télémesure de la consommation énergétique.

À l'aide d'instruments installés aux endroits stratégiques du bâtiment, le système intelligent d'analyse permet d'effectuer un suivi en continu de la consommation et de traquer les gaspillages.

«Nous allons établir un diagnostic, identifier les possibilités d'amélioration et faire des recommandations, explique Joël Lavoie, vice-président. Parfois, seulement quelques réglages peuvent générer beaucoup d'économies sans que ce soit nécessaire de remplacer tous les équipements. Le système permet d'investir à des endroits précis.»

En effet, il n'est pas toujours facile pour les gestionnaires de grands édifices de déterminer à quels endroits précis l'énergie est gaspillée. «Par exemple, un de nos clients avait fait un mauvais réglage du chauffage et de la climatisation, dit M. Lavoie. Il chauffait et refroidissait en même temps, sans le savoir. En prenant des mesures, on était capable de déterminer les paramètres optimaux pour le chauffage.»

Une technologie qui arrive au moment opportun

Le système est présentement à l'essai dans quelques cégeps et universités montréalais, et devrait être disponible sur le marché d'ici cet été. L'invention arrive à un moment opportun, puisqu'Hydro-Québec s'apprête à mettre en vigueur une réglementation plus sévère à l'intention des clients qui ont des services d'électricité au tarif «M».

Il s'agit généralement des clients du secteur industriel, commercial et institutionnel comme les édifices à bureaux et les hôpitaux, par exemple.

À partir du 30 avril, ceux-ci devront payer des pénalités si leur consommation dépasse leur plafond de puissance maximale pendant des périodes de pointe excédant quinze minutes.

«Les gestionnaires d'édifice qui contrôlent mal la consommation d'énergie vont devoir subir des hausses de leur facturation pendant douze mois, ajoute Joël Lavoie. En utilisant notre système, ils pourront être avertis en moins d'une minute si leur consommation connaît des pointes trop importantes.»