Avoir une éolienne sur le toit de son immeuble ou de sa maison, pourquoi pas? Une jeune entreprise québécoise, UrWind, offre depuis peu cette possibilité.

Sa petite éolienne verticale d'environ six mètres carrés permet de réduire de 20% à 40% la consommation d'électricité d'une maison moyenne, selon Jean-Christophe Mortreux, président d'UrWind et diplômé en génie mécanique de Polytechnique.

«Et si la maison est efficace au point de vue énergétique, si elle est bien isolée et bien bâtie, on peut aller chercher jusqu'à 50% ou 70% d'économies», dit-il.

«L'idée, c'était de concevoir une éolienne facile à intégrer au milieu urbain, à faible bruit et à faibles vibrations, légère et facile à fixer sur les toits. Son côté compact la rend facile à accepter visuellement au sein d'une architecture urbaine. Et le fait qu'elle soit verticale lui permet de prendre le vent de toutes les directions.»

L'électricité produite par l'éolienne est convertie dans un onduleur qui alimente le réseau d'Hydro-Québec. L'électricité produite est créditée sur la facture d'électricité du client.

La société d'État encourage en effet l'autoproduction d'électricité à partir d'énergies renouvelables pour les clients résidentiels, les clients d'affaires de petite puissance et les clients agricoles.

Le tout est basé sur un système de tarification spécial appelé «option de mesurage net».

Cette option permet aux consommateurs d'injecter leurs surplus d'électricité dans le réseau d'Hydro-Québec.

En échange, ils reçoivent des crédits sous forme de kilowattheures qui sont appliqués au solde de leur facture. En-dehors de l'éolienne, les formes d'énergies admissibles au programme sont la géothermie, la bioénergie, l'hydroélectricité et l'énergie photovoltaïque, ou énergie solaire.

Commercialisation

La commercialisation du produit vient de commencer et la PME, née il y a deux ans, compte s'attaquer au marché nord-américain.

«Il y a beaucoup d'intérêt pour les éoliennes au niveau nord-américain et, dans certaines régions, il y a des incitatifs offerts pour l'achat du produit, dit Jean-Christophe Mortreux. Certaines municipalités, en dehors du Québec, financent leurs citoyens pour qu'ils implantent des mesures d'efficacité énergétique. Avec l'économie d'électricité qu'ils réalisent, ils remboursent des prêts sans intérêt et après 10 ans, l'achat de l'éolienne est complètement rentabilisé.»

Au Québec, il faut obtenir un permis de sa municipalité pour pouvoir installer une éolienne sur sa maison.

«Étant donné que c'est nouveau, certaines municipalités ont des règlements, mais plusieurs n'en ont pas et vont devoir donner un premier avis sur la façon de procéder, dit l'entrepreneur. Nous avons déjà obtenu un permis pour en installer une à Montréal, et plusieurs municipalités se sont montrées ouvertes, notamment à Mirabel et en Montérégie. L'important c'est d'amener le plus d'informations possible aux responsables pour leur montrer comment les installations sont faites, et quel en est l'impact visuel, pour qu'ils prennent une décision éclairée.»

L'entreprise fonctionne d'ailleurs avec une équipe qui fera en sorte de rendre l'intégration visuelle la plus harmonieuse possible par rapport au voisinage. Quant au prix, il varie en fonction du site et de la facilité d'installation.

«Notre éolienne est la plus abordable sur le marché, nous avons mis l'accent là-dessus, dit Jean-Christophe Mortreux, qui préfère ne pas révéler le prix exact à La Presse. Le coût dépend du site, et la rentabilité de l'achat peut se faire sur 10 ans. Avoir une éolienne chez soi offre aussi l'avantage de ne plus être dépendant des fluctuations du réseau et de bénéficier d'une forme d'énergie gratuite, le vent, qui sera toujours disponible.»