Le secteur de l'énergie au Québec est le fruit d'une poignée d'investisseurs. Les projets qu'ils annoncent s'étalent bien souvent sur plusieurs années et représentent majoritairement des milliards. Parmi les plus grands joueurs se trouve le gouvernement du Québec.

Éoliennes

Pas plus tard que la semaine dernière, celui-ci a annoncé qu'il allait de l'avant avec son quatrième appel d'offres d'énergie éolienne de 800 mégawatts.

Pour le gouvernement, cet appel d'offres, qui devrait permettre de générer des investissements de 2 milliards, consolide la filière éolienne et assure pour quelques années encore le maintien des emplois de près de 800 personnes qui travaillent au sein de 5 entreprises manufacturières. Il garantit par la même occasion les commandes pour 150 entreprises qui fournissent des services ou des composantes d'éoliennes et qui génèrent plus de 2000 emplois directs.

Cette annonce s'inscrit dans le plan du gouvernement qui a réparti le projet en 4 volets: 300 MW pour des projets au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, 150 MW attribués à 3 communautés autochtones gaspésiennes, 200 MW pour Hydro-Québec Production et 150 MW octroyés par appel d'offres dans la province.

Transport gazier et pétrolier

L'été dernier, TransCanada a confirmé qu'elle allait de l'avant avec son projet d'oléoduc Énergie Est. Cet investissement de 12 milliards de dollars a pour objectif de transporter 1,1 million de barils de pétrole brut par jour de l'Alberta et de la Saskatchewan vers des raffineries de l'est du Canada. À l'heure actuelle, 70% de l'oléoduc, soit 3000 km, est déjà en place. Les 1400 km qui restent devront être installés en majorité entre Cornwall, en Ontario, et Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, dont une très grande partie au Québec.

«À la fin de 2013 ou au début de 2014, nous allons déposer le tracé à l'Office national de l'énergie qui procédera ensuite à des audiences, indique Philippe Cannon, porte-parole de TransCanada pour le projet Énergie Est. En tout, le processus devrait prendre de 18 à 24 mois. Nous prévoyons une mise en service au Québec pour 2017 et au Nouveau-Brunswick pour 2018.»

De son côté, Enbridge attend de savoir si son projet d'inversement du flux de sa ligne 9, située entre North Westover, en Ontario, et Montréal, sera accepté. On attend une réponse avant la fin de 2014. En ce moment, l'Office national de l'énergie procède à des audiences à ce sujet.

Hydroélectricité

Représentant un investissement de 6 milliards, dont 2,3 milliards ont déjà été octroyés en contrats, le projet de la Romaine est sans contredit le plus vaste chantier du Québec en ce moment avec près de 2000 travailleurs.

Selon Hydro-Québec, les travaux progressent, et tout se déroule selon l'échéancier prévu. La construction de quatre autres barrages sur la Côte-Nord devrait se maintenir jusqu'en 2016.

Biogaz et gaz de schiste

Si certains projets ont le vent dans les voiles, rien ne devrait bouger en ce qui concerne le gaz de schiste puisque son exploitation fait l'objet d'un moratoire depuis deux ans. Peu de projets majeurs sont aussi sur la table du côté du biogaz, même si chaque ville doit avoir son projet en prévision de la fin de l'enfouissement des matières résiduelles, prévue pour 2020. "Ça fait 20 ans que j'en entends parler, note Jean-Thomas Bernard, professeur invité au département de science économique de l'Université d'Ottawa. Ce n'est pas nouveau, mais rien ne bouge, il y a de la résistance de la part des citoyens. C'est le syndrome pas dans ma cour.»