On parle toujours de l'importance de mobiliser ses employés. Mais qu'en est-il des gestionnaires? Certains employeurs de choix se prononcent sur la question et nous livrent leurs stratégies.

«Quand vient le temps de parler de mobilisation, ce serait une grave erreur d'oublier le gestionnaire, affirme Catherine Clément, responsable de la formation pour le groupe hôtelier Accor/Novotel. C'est lui qui transmet la culture de l'entreprise auprès des employés et qui les motive à atteindre leurs objectifs.»

C'est pour cette raison que, comparativement à la formation des employés qui se concentre sur le service à la clientèle, celle des gestionnaires mise plutôt sur la communication.

Mme Clément forme les employés, les gestionnaires et même les hauts dirigeants canadiens de la chaîne, qui possède sept hôtels au Canada, dont deux au Québec.

«La mobilisation des gestionnaires n'est pas une nouvelle tendance, du moins pas chez nous, mais c'est une nouvelle discussion, on échange de plus en plus sur la question, surtout dans les médias spécialisés», constate-t-elle.

Personnalité

Savoir communiquer est important pour être un bon gestionnaire, mais il faut avant tout avoir les qualités nécessaires et posséder le «petit plus».

Au lieu de miser sur la formation, la firme d'ingénierie CIMA" a préféré revoir ses critères pour l'embauche de ses futurs gestionnaires.

«Le meilleur spécialiste dans son domaine n'est pas toujours le meilleur candidat pour un poste de gestion», affirme Kazimir Olechnowicz, président-directeur général de CIMA".

«Nous avons réalisé que la majorité des employés qui démissionnaient le faisait pour se distancer de leur leader, et non pas pour quitter la compagnie, avoue-t-il. Savoir communiquer, et être rassembleur, n'est pas donné à tout le monde, c'est aussi une question de personnalité. Ce sont maintenant des critères qui entrent en ligne de compte quand vient le temps de sélectionner les candidats pour des postes de direction.»

Jean Bertrand, vice-président principal et directeur de succursale pour la compagnie d'assurance Chubb du Canada, abonde dans le même sens. «Il y une différence entre la gestion et le leadership. Un bon gestionnaire doit posséder les deux qualités», avance-t-il.

Mais l'entreprise mise aussi sur la formation. Elle offre, depuis plusieurs années, deux programmes de perfectionnement destinés à ses gestionnaires.

Perfectionnement

Le premier est consacré aux leaders en émergence et le second s'adresse à ceux qui possèdent déjà une certaine expérience et qui cherchent à se perfectionner.

Afin d'atteindre un haut niveau de mobilisation, la compagnie d'assurance Chubb du Canada insiste sur le travail d'équipe et une bonne communication entre ses dirigeants. «Ces deux valeurs font partie de notre culture d'entreprise», ajoute M. Bertrand.

«Je crois que le très haut niveau de mobilisation de nos gestionnaires découle aussi de notre engagement à être un employeur de choix pour tout notre personnel et c'est ce qui guide nos orientations. Cela influe directement sur notre développement et l'appui de nos leaders reflète bien nos valeurs et notre culture d'entreprise», souligne-t-il.

Peu importe les moyens utilisés pour y parvenir, tous s'entendent sur les bénéfices qu'apporte une excellente mobilisation des gestionnaires.

Elle permet de réduire le taux de roulement des employés, elle aide à transmettre la culture d'entreprise et les valeurs qui y sont rattachées et elle augmente la productivité. «En bref, des gestionnaires mobilisés donnent des employés mobilisés. Et motivés», conclut Jean Bertrand.