Année après année, les résultats de l'étude Employeurs de choix au Canada démontrent que le niveau de mobilisation est plus élevé au Québec et dans les provinces maritimes que dans le reste du Canada.

«Nous ne nous sommes pas réellement penchés sur ce phénomène de façon formelle, note Neil Craword, associé principal d'Aon Hewitt et responsable de l'étude.

«Personnellement, je pense que cela est dû au marché du travail. Dans les provinces de l'Ouest, il y a plus de mouvement de personnel. Ce qu'il y a de particulier au Québec comme dans les Maritimes, ce sont les forts liens culturels.»

Le but de l'étude, réalisée par la Queen's School of Business, le Queen's Centre for Business Venturing et Aon Hewitt, est de mesurer le niveau de mobilisation des employés.

Ce que disent les employés

«L'étude Employeurs de choix au Canada permet de comprendre ce que disent les employés de leur entreprise, pas ce qui est écrit sur le papier, explique M. Crawford. Pour ce faire, les compagnies décident elles-mêmes d'y participer.»

Les réponses permettent à l'entreprise de savoir précisément où elle doit concentrer ses efforts pour augmenter cette mobilisation.

Car qui dit mobilisation élevée, dit diminution des taux de roulement et d'absentéisme, augmentation de la productivité et de la satisfaction de la clientèle, donc croissance des revenus et meilleur rendement économique de l'entreprise.

«Ce qu'il faut chercher à savoir, c'est ce que les employés disent de leur entreprise à leurs amis, à leur famille, et l'envie qu'ils ont de rester au sein de l'entreprise», précise Neil Crawford.

Le responsable de l'étude trouve à la fois intéressant et surprenant que, pour instaurer un haut niveau de mobilisation, la recette ne soit pas compliquée.

«Les entreprises qui se retrouvent dans la liste sont celles dont les dirigeants reconnaissent et valorisent les qualités de leurs employés «, explique-t-il.

«Les bons dirigeants d'entreprise sont ceux qui prennent conscience que les employés ne sont pas un groupe homogène, mais des individus à qui il faut s'adresser de façon différente.

«Lorsqu'une entreprise développe une culture d'entreprise socialement responsable et s'intéresse à la santé et au bien-être de ses employés, elle a une bonne chance de se retrouver sur la liste.»

Offrir ou non de la formation à ses employés ne semble pas avoir d'impact sur la mobilisation de ceux-ci. «Par contre, les grandes entreprises font du bon travail en matière de formation et obtiennent de bons scores», note Neil Crawford.

Quelques secteurs d'emploi ressortent du lot: les industries pharmaceutique, de la construction, des assurances, des services bancaires et de l'hôtellerie-restauration sont largement présentent dans le palmarès 2011 de l'étude.

La construction

«En ce qui concerne les industries des assurances et de l'hôtellerie-restauration, c'est sans doute parce que les employeurs comprennent ce qu'est la satisfaction des clients, il y a donc un lien naturel qui se fait auprès des employés», analyse le responsable de l'étude.

«Quant à l'industrie de la construction, il faut comprendre qu'elle compte une grande variété d'entreprises, allant de deux employés à des milliers.»

M. Crawford remarque aussi que les entreprises dont les dirigeants comprennent l'importance de mobiliser leurs employés et qui n'ont pas juste les chiffres en tête sont celles qui se retrouvent dans la liste.

«Il faut que les employés sachent comment leur travail influe sur l'entreprise. Les tables de baby-foot et les machines à cappuccino, c'est bien beau, mais ça ne donne rien si l'employé ne comprend pas sa place dans l'entreprise.»