Les projets à caractère économique fusent de toutes parts ces temps-ci à Drummondville.

Parmi eux, un deuxième incubateur industriel est actuellement en construction le long de l'autoroute 20. Il s'agit d'un investissement de 1,6 million.

La ville de 70 500 habitants procède également au réaménagement de la salle culturelle au coût de 20 millions.

Une autre somme de 20 millions est investie dans le centre multisports, qui compte cinq terrains de tennis intérieurs, un gymnase et, bientôt, une seconde piscine intérieure.

Un projet de nouvelle bibliothèque, évalué à 18 millions, de même que la création d'un immense parc de 6 millions de pieds carrés sont dans les cartons de l'administration municipale.

«Nos finances sont saines et nous permettent actuellement de profiter des sommes qui sont mises à la disposition des villes», explique Francine Ruest-Jutras, mairesse de Drummondville depuis 23 ans.

Selon elle, la dette de la ville atteint les 50 millions, ce qui représente environ 1,2% de la richesse foncière.

Le taux d'imposition résidentiel y est de 78 cents par tranche de 100$ d'évaluation. Le budget de la ville est de 75 millions.

Diversification

La diversification et l'entrepreneuriat sont à la base du repositionnement économique de Drummondville.

Ce territoire compte plus de 700 PME et près de 17 000 emplois industriels.

«L'entrepreneuriat est très fort ici; c'est une de nos clefs de développement. Le fait de ne pas avoir eu beaucoup d'emplois gouvernementaux dans la région a poussé bien des gens à prendre des initiatives et à créer leur propre entreprise», explique la mairesse.

À l'instar de plusieurs autres villes québécoises, l'économie de Drummondville s'est longtemps appuyée sur l'industrie textile. Cette dernière, on le sait, a pris la route des pays émergents il y a une vingtaine d'années, laissant sur le carreau des milliers de travailleurs québécois.

Évidemment, la diversité économique de Drum-mondville ne s'est pas faite du jour au lendemain.

Tout comme la mairesse Ruest-Jutras, le directeur général de la Société de développement économique de Drummondville (SDED), Martin Dupont, est arrivé en poste à la fin des années 80. La ville comptait alors 250 PME; ce chiffre a pratiquement triplé depuis.

Aujourd'hui, les entreprises manufacturières sont spécialisées dans des secteurs aussi hétéroclites que la machinerie et les transports, les aliments et les boissons, mais aussi la distribution, les matériaux composites, de même que les articles d'ameublement et les tissus techniques.

Drummondville compte aussi une trentaine d'entreprises étrangères provenant d'une douzaine de pays différents.

Initiatives

La Ville a bien sûr misé sur sa situation géographique. Elle se trouve au coeur de l'axe est-ouest qui relie Montréal et Québec par l'autoroute 20, et de l'axe nord-sud qui relie Sherbrooke et Trois-Rivières par l'autoroute 55.

Mais elle a fait encore plus. Elle n'a jamais cessé de faire de la prospection et a mis en place tous les outils nécessaires à son développement (création et pouvoirs renforcés à la SDED, création de nouveaux parcs industriels - elle en compte actuellement neuf, et bientôt onze -, taux de taxation concurrentiels, etc.).

Elle serait même l'une des premières municipalités au Québec à avoir construit un incubateur industriel il y a une dizaine d'années.

«Le pari était audacieux, reconnaît Francine Ruest-Jutras. Mais ce type de pépinière de l'entrepreneuriat avait déjà fait ses preuves à La Roche-sur-Yon, ville française jumelée à Drummondville.»

L'idée vient de là, ajoute la mairesse. «Aujourd'hui, nous sommes fiers de dire que 35 entreprises sont passées par notre incubateur et qu'elles sont toujours en activité, constate-t-elle. Notre relation avec La Roche-sur-Yon est très saine. Ils ont adopté notre modèle pour créer leur société de développement économique.»

Citoyens

Toutefois, rappelle Francine Ruest-Jutras, il faut surtout penser au bien-être des citoyens.

«Une ville, c'est un milieu de vie, dit-elle. Il faut aussi s'occuper des aspects sociaux et culturels. Notre démographie est à la hausse. Nous accueillons près de 1000 nouvelles personnes par année. Une nouvelle école primaire est en construction et nous prévoyons bientôt en construire deux autres. Même le CLSC va être agrandi.»

La mairesse ajoute qu'elle est venue en politique avec l'intention de changer l'image de la ville.

«Aujourd'hui encore, je poursuis ma mission, dit-elle. Je veux que les gens disent qu'ils sont fiers de vivre à Drummondville.»