ArcelorMittal réinvestira le produit de la récente vente d'une part de sa filiale ArcelorMittal Mines Canada (AMMC) pour hausser de 15 millions de tonnes par année la production de concentré de fer à sa mine du Liberia.

C'est ce qu'a déclaré Lakshmi Mittal, président et chef de la direction du numéro un mondial de l'acier, lors d'une récente présentation devant des actionnaires et investisseurs. En janvier 2013, la société du Luxembourg a vendu 15% d'AMMC à un consortium formé de Posco et China Steel Corp pour 1,1 milliard US.

«Nous nous attendons à ce que le produit du Liberia soit d'une qualité comparable au concentré de fer d'AMMC, mais avec un coût FOB (coût pour le rendre au bateau) et un coût d'expédition vers les marchés de l'Asie plus bas», a-t-il précisé.

La filiale canadienne d'ArcelorMittal extrait du minerai fer et le concentre à ses mines Mont-Wright et Fire Lake à Fermont, sur la Côte-Nord. Le produit est expédié par son propre chemin de fer de 420 km jusqu'à soit son usine de bouletage de Port-Cartier, ou transbordé directement sur les bateaux par ses propres installations portuaires.

Au Québec

Selon Éric Tétrault, directeur communications et affaires publiques d'AMMC, l'investissement du Liberia n'empêchera pas la poursuite du programme d'expansion en cours, au coût de 1,4 milliard. La capacité d'extraction et de concentration de son complexe minier passera comme prévu de 16 à 24 millions de tonnes par année d'ici la fin de 2013. Selon une récente présentation d'ArcelorMittal, l'investissement permettra de réduire le coût de production à environ 38$ US la tonne de concentré.

«L'investissement du Liberia ne change rien à nos plans. Notre projet est déjà financé et nous sommes au coeur de la stratégie d'accroissement de la production de fer du groupe', a déclaré M. Tétrault.

Cliff doit abaisser ses coûts

Cliff Natural Resources exploite la mine de fer du Lac Bloom (25% appartient à Wisco Canada) au Québec, et celle de Wabush, à Terre-Neuve et Labrador, qui forment sa division de l'Est du Canada. Ces mines ont produit respectivement 6 millions et 3 millions de tonnes de concentré respectivement en 2012 et devraient en produire quelque 10,3 millions de tonnes en 2013.

Cliff doit utiliser le chemin de fer d'IOC, sauf un tronçon près de sa mine, pour transporter son minerai à Sept-Îles. Pour réduire ses coûts, Cliff compte sur un projet d'expansion pour porter sa capacité de production (mine et concentrateur) du Lac Bloom de 8 à 14 millions de tonnes, en investissant 1,63 milliard US, dont 734 millions ont déjà été dépensés. Les mauvaises conditions du marché du fer et des hausses de coûts ont forcé Cliff à suspendre le projet en 2012.

«Le projet d'expansion reste suspendu, mais nous suivons de près les conditions du marché. S'il y a reprise, l'objectif demeure toujours de commencer l'exploitation à la mi-2014», a précisé Arlène Beaudin, directrice des Affaires publiques, Est du Canada.

L'agrandissement permettrait de faire passer le coût direct d'exploitation de 85-90$ US la tonne prévue en 2013 à 70-75$ US la tonne après l'agrandissement, puis à autour de 65$ US la tonne à long terme.

Cliff a annoncé en mars la fermeture de son usine de bouletage de Sept-Îles, qui traitait du concentré de la mine Wabush, pour la fin de juin en raison des prix de la boulette moins attrayants.

En 2012, Cliff a subi une perte de 13,58$ US pour chaque tonne de concentré de ses deux mines de la Côte-Nord. La société a obtenu un prix de vente moyen de 113$ US la tonne concentrée, un montant insuffisant pour couvrir ses coûts directs de 108,59$ US et son amortissement de 17,93$ US la tonne, pour un coût total de 126,52$ US la tonne.

Le concentré (62% en contenu de fer) livré se vend présentement autour de 140$ US la tonne livrée aux ports chinois.