Il y a de ces entreprises manufacturières qui réussissent à se relever après avoir été affaiblies à la suite d'une tempête financière. En 2008, notre chiffre d'affaires avait fondu de 40% et on avait trouvé ça pas mal difficile», se souvient Lloyd Sevack, président et propriétaire de la firme Tripar.

« En 2008, notre chiffre d'affaires avait fondu de 40 % et on avait trouvé ça pas mal difficile », se souvient Lloyd Sevack, président et propriétaire de la firme Tripar.

Le vent a tourné depuis, et plutôt favorablement.

Le fabricant de pièces métalliques destinées aux manufacturiers nord-américains de luminaires encastrés vient de connaître une année « exceptionnelle », dit fièrement son président.

« Nous avons été très actifs sur le marché américain, observe le dirigeant d'entreprise. Nous avons tiré avantage de la faiblesse du dollar canadien, certes, mais ce n'est pas le seul facteur. »

« Nous avons réussi à répondre à la demande de nos manufacturiers en leur fournissant des pièces métalliques selon leurs besoins, et à un prix raisonnable », ajoute-t-il.

PROJET D'AGRANDISSEMENT

Pas étonnant, dans ces conditions, que la PME du quartier Rivière-des-Prairies, qui a porté le nombre de ses employés de 45 à 55 depuis huit mois, réalise maintenant les deux tiers de son chiffre d'affaires au pays de l'Oncle Sam.

« Il y a 10 ans à peine, constate Lloyd Sevack, seulement 20 % de nos ventes se faisaient outre frontière. Il y a dix fois plus de consommateurs aux États-Unis, et puisque nous sommes dans la business de la construction-rénovation, nous voulons en profiter. »

Mais cela pose des défis, et il n'est pas exclu que l'usine de 65 000 pieds carrés soit agrandie pour produire davantage de composants d'éclairage pour les fabricants d'équipements manufacturiers d'éclairage architectural et commercial.

« On étudie un projet d'expansion, avoue-t-il. Et ça pourrait créer des emplois également. »

UNE EXPERTISE SUR MESURE

Or, si la firme Tripar tire son épingle du jeu dans un marché très spécialisé, c'est « parce que nous avons une solide expertise et que la qualité de nos produits est reconnue en Amérique du Nord par les grands fabricants », insiste Lloyd Sevack.

« Nous pouvons fabriquer tous les formats de boîtes et de pièces métalliques dans des délais très courts. Nous avons 1600 matrices ! Ce n'est pas rien. »

- Lloyd Sevack, président de Tripar

Il tient à rappeler, en outre, que son entreprise fait du sur-mesure pour ses clients manufacturiers.

« Mais vous ne verrez pas nos produits dans les grandes surfaces comme Home Depot, nuance-t-il. Nous visons plutôt le haut de gamme, et nos pièces entrent dans la fabrication de luminaires plus luxueux, et forcément plus chers. »

AU-DESSUS DU PLAFOND

Il reconnaît par ailleurs que son entreprise évolue dans un secteur méconnu des consommateurs.

« Ce qu'on fabrique, dit-il avec humour, ça se retrouve au-dessus du plafond ! Ça ne se voit pas, mais ce sont nos boîtes et nos pièces en métal qui servent à retenir les luminaires encastrés. Nous jouons un rôle indispensable. »

Il avoue volontiers que ses clients sont de grands acteurs dans leur domaine. Mais pour des raisons d'ententes commerciales, il évite de donner leurs noms.

Aux États-Unis, quoi qu'il en soit, les grands fabricants de luminaires s'appellent Acuity et Hubble Lightning, tandis qu'au Québec, on parle de Sistemalux et d'Éclairage Axis.

Lloyd Sevack, 54 ans, ne regrette pas la décision qu'il a prise, en 2001, lorsqu'il s'est joint à l'entreprise familiale. « Il y a toujours de l'action ! », dit-il.

Et sa fille Lauren, 27 ans, lui pousse dans le dos. Mais pas trop fort encore, précise-t-il. Elle est directrice du service de Ressources humaines.

« Elle prendra la relève éventuellement », convient-il.