Les bonnes et les mauvaises nouvelles se succèdent dans le Nord-du-Québec. Alors que Métaux BlackRock vient de reporter l'exploitation de sa mine et que Chapais Énergie craint pour sa survie, Eagle Hill Explorations pourrait donner un nouveau souffle à l'exploitation d'or, en annonçant la création d'une nouvelle mine.

Un projet de mine d'or prometteur pour Eagle Hill



Un projet de mine d'or pourrait voir le jour à près de 100 km de Lebel-sur-Quévillon. The Windfall Lake Gold Project, propriété de l'entreprise canadienne Eagle Hill Exploration, offre un potentiel significatif. «Les études estiment que notre gisement possède 731 000 onces d'or de qualité inférieure et 744 000 onces d'or de qualité supérieure, explique Rhylin Baili, vice-présidente aux communications et aux investisseurs. Dans la meilleure section, on compte 9,4 grammes d'or par 10 tonnes de minerais extraits du sol. Cela nous placerait parmi les meilleurs gisements du monde! Le potentiel est énorme. La location est fantastique et accessible par route.»

Eagle Hill est à l'étape des études économiques visant à déterminer la viabilité de l'exploitation. «D'ici la fin du mois d'avril, nous saurons combien pourrait coûter la construction de la mine souterraine, quels seraient sa taille, sa durée de vie et les coûts d'extraction, et si nous devons poursuivre l'exploration. Comme le prix de l'or est bas actuellement, les perspectives de rentabilité nous préoccupent. L'étude économique est un point tournant pour nous.» 

Métaux BlackRock reporte son projet de mine

D'abord prévu pour 2014, puis 2015, le début de l'exploitation de la mine de fer de Métaux BlackRock dans le secteur de Chibougamau vient d'être reporté au printemps 2016. L'entreprise n'a pas encore réuni les capitaux pour le projet évalué à 840 millions.

«La baisse du prix des métaux nous affecte inévitablement », souligne Richard Saint-Jean, directeur général des opérations. BlackRock tente maintenant d'attirer les investisseurs en ajoutant une usine de deuxième transformation du minerai à son plan d'affaires. Un projet oscillant entre 225 et 300 millions. « Le site de la fonderie n'a pas encore été choisi, mais on évalue toutes les options entre Chibougamau et le port de Grande-Anse. L'usine permettrait de rassurer les investisseurs.»

Développement éolien à Raglan

Fort du succès de sa première éolienne construite en 2014, la mine Raglan veut se doter d'un système de stockage d'énergie relié à l'éolienne et au réseau électrique. Un projet de 22,6 millions dont la construction pourrait débuter cet été.

«On doit d'abord évaluer les réactions du stockage en milieu nordique, précise Céliane Dorval, coordonnatrice aux communications. Si les résultats sont positifs, on pourrait entreposer jusqu'à 9 ou 12 mégawatts. Comme notre éolienne produit 3 MW, notre projet nous inciterait à construire d'autres éoliennes au cours des prochaines années.» Du 1er septembre 2014 au 15 mars 2015, l'éolienne de la minière a permis d'économiser plus de 1 million de litres de diesel et d'empêcher la production de 2600 tonnes de gaz à effet de serre.



Chapais Énergie en péril


Le maire de Chapais, Steve Gamache, s'inquiète pour la survie de l'usine de cogénération Chapais Énergie, qui produit 30 MW d'électricité à partir des résidus des scieries environnantes. Son contrat avec Hydro-Québec pour le rachat d'électricité vient à échéance le 30 novembre 2015. «Depuis 20 ans, Chapais Énergie vend chaque mégawatt 8 cents, mais l'éolien est devenu une grande compétition, en demandant 10,6 cents du MW, souligne le maire. L'entreprise négocie actuellement avec Hydro et le ministère des Ressources naturelles. Elle demande un nouveau contrat au même tarif.»

Principale contribuable municipale, l'entreprise génère 50 emplois directs. Chapais Énergie continue malgré tout de regarder vers l'avenir. Entre septembre et mars derniers, l'entreprise Boréa a lancé un projet-pilote de fabrication d'huile essentielle, sur le site de Chapais Énergie. L'huile est produite à partir de biomasse d'épinette noire fournie par l'usine. Chapais Énergie aimerait également soutenir le développement du secteur agroalimentaire. «L'énergie résiduelle de l'usine pourrait être utilisée dans la production en serres de fruits, de légumes et de plants de reboisement, explique le maire. Et les cendres pourraient servir à restaurer des parcs à résidus miniers.»



4 millions pour l'aéroport de Lebel-sur-Quévillon


Les citoyens de Lebel-sur-Quévillon sauront sous peu si le ministère des Affaires municipales accorde une subvention pour financer 66 % du projet de rénovation de l'aéroport municipal, estimé à 4 millions. Des travaux plus que nécessaires, selon le maire Alain Poirier. «Présentement, l'avion-ambulance n'atterrit pas chez nous, car la piste est trop courte et en mauvais état. Avec les travaux, on va améliorer la sécurité des citoyens.»

Il croit aussi que le projet aidera le développement du Plan Nord. «Un meilleur aéroport va inciter les minières à atterrir chez nous pour le fly in, fly out de leurs employés. Actuellement, les travailleurs miniers atterrissent à Rouyn-Noranda ou Val-d'Or, et doivent faire deux à trois heures de route jusqu'à Lebel-sur-Quévillon.»



Desserte ferroviaire à Chibougamau


Chibougamau souhaite construire une desserte pour le transbordement ferroviaire. «La voie ferrée du CN arrête à Chapais, tout près de Chibougamau, rappelle Céline Collin, directrice générale du développement. Avec un centre de transbordement multiusager à Chibougamau, les sociétés minières pourraient transiter jusqu'aux ports de Grande-Anse, de Valleyfield, de Québec ou de Montréal. Le centre permettrait aussi l'entreposage de grandes pièces venues du Canada et des États-Unis, jusqu'au moment où elles doivent être expédiées aux minières. On tente présentement d'attirer un promoteur pour exploiter un centre.»