Géographiquement bien positionnée entre Montréal, l'Ontario et les États-Unis, la région de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent entend bien profiter de la hausse du trafic dans le transport de marchandises. Et tout particulièrement des livraisons d'achats sur le web.

À l'heure où de plus en plus de consommateurs se tournent vers l'internet pour effectuer leurs achats, la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent entend bien tirer profit de la situation. En effet, la région a plusieurs atouts pour consolider son statut de plaque tournante du transport de marchandises, dont les achats des internautes !

Au carrefour de trois lignes de chemin de fer, de la Voie maritime et des grandes autoroutes, la région jouit d'une situation avantageuse en matière de transport. « Ce n'est pas modeste, mais nous sommes assurément les gens les plus au fait de la logistique et du transport à un haut niveau, indique Julien Turcotte, directeur général du CLD de Vaudreuil-Soulanges. Je participe à différents événements aux États-Unis et je n'y vois pas beaucoup de Québécois. »

Pour lui, l'avenir est notamment lié au commerce en ligne. « Les gros centres de distribution vont être reliés à des plus petits pour livrer rapidement aux individus qui vont commander, explique M. Turcotte. Il va y avoir moins de produits sur les tablettes et plus sur l'écran. C'est vers cela qu'on tend. »

Non seulement la région reçoit-elle des produits de partout dans le monde, mais encore elle contribue à l'exportation. « Nous sommes le lien entre l'Asie et les marchés du Québec et des Maritimes parce que nous sommes connectés aux ports de la Colombie-Britannique par le chemin de fer », rappelle Julien Turcotte. Il ajoute que l'appétit de l'Asie pour les produits d'ici grandit et qu'il s'agit d'un marché d'exportation important.

« La région s'est mobilisée depuis plus de 10 ans pour faire ressortir ses forces en ce qui concerne la logistique et l'intermodalité, souligne de son côté Martin Labonté, directeur régional pour le ministère de l'Économie, de la Science et de l'Innovation. Il y a un bon potentiel car les différents réseaux de transport permettent l'accès aux marchés américain et ontarien. » Il ajoute que la stratégie maritime québécoise favorisera notamment les projets d'investissement grâce aux zones industrialo-portuaires de Salaberry-de-Valleyfield et Sainte-Catherine.

La région est aussi aux premières loges de l'approvisionnement du Grand-Nord. « Nous expédions 250 000 mètres cubes par année de cargaisons là-bas », souligne Éric de la Sablonnière, directeur du codéveloppement et de l'aménagement du territoire à la MRC de Roussillon.

Manque d'espace

Avoir l'espace nécessaire pour accueillir les entreprises est cependant un défi. « Actuellement, nous sommes restreints dans notre développement et nous aurions besoin de concessions », souligne M. Turcotte, au sujet du secteur Vaudreuil-Soulanges.

Même son de cloche à l'est de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent. « Un projet de loi vise à implanter un corridor de développement économique aux abords de l'autoroute 30, explique M. de la Sablonnière. L'idée, c'est que ce ne soit pas qu'une voie de contournement, mais un endroit où l'on peut générer du développement économique. » Les élus de la région souhaitent que ce projet soit adopté dans le courant de l'année 2017.

Transport des personnes

Comme plusieurs autres régions, la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent doit composer avec des difficultés de recrutement. « C'est une préoccupation beaucoup plus importante qu'avant pour les entreprises, constate M. Labonté. On ne parle pas encore de pénurie, mais il y a une rareté de la main-d'oeuvre. »

Une des avenues pour améliorer la situation : le développement du transport en commun en lien avec le Réseau électrique métropolitain (REM). « Le REM s'arrête à Brossard et c'est notre voisine, souligne M. de la Sablonnière. Nous voyons une opportunité pour développer le transport interrégional. Des gens de chez nous pourront l'utiliser, mais d'autres pourront également s'en servir pour venir ici. »

À l'autre extrémité de la région, Vaudreuil-Soulanges plaide aussi pour une amélioration du transport en commun. « Les jeunes aujourd'hui ne veulent pas d'auto, donc ça prend des moyens de transport efficaces », souligne M. Turcotte.