Une tisane curcuma-cannelle ? Un thé vert coco gingembre ? Voilà le type de nouveaux produits biologiques et équitables développés par Trans-Herbe, à Saint-Bruno-de-Montarville, pour sa marque Four O'clock.

Il y a un véritable engouement depuis quelques années chez les consommateurs pour le curcuma grâce à ses nombreux bienfaits, notamment anti-inflammatoires. Les gens le cuisinent, mais le boivent-ils ?

« On a travaillé sept mois en laboratoire pour trouver le bon dosage, avec le bon soupçon de cannelle et une petite touche de poivre noir pour créer le goût recherché », explique Johanne Dion, présidente de Trans-Herbe.

Elle se dit encore impressionnée des résultats de ce produit lancé il y a environ six mois dans tout le Canada.

« Les gens en achètent et en rachètent, dit-elle. Plusieurs servent la tisane avec du lait chaud, un peu comme pour le thé chai, et c'est excellent. Ce produit s'en vient l'un de nos très bons vendeurs. »

Elle est aussi satisfaite du succès du thé vert coco gingembre, sorti en même temps.

« Les gens adorent le coco en ce moment, mais il ne fallait pas que notre thé ait un goût trop prononcé non plus. Nous avons trouvé le bon équilibre avec le gingembre pour obtenir un goût doux et somptueux. » - Johanne Dion, présidente de Trans-Herbe

Mme Dion, une chimiste qui travaillait dans l'industrie alimentaire avant de lancer son entreprise, aime particulièrement développer de nouveaux produits.

Elle est d'ailleurs en train de travailler sur un thé distinctif pour souligner le 25e anniversaire de l'entreprise, en juin.

Trans-Herbe développe aussi fréquemment des produits sur mesure pour différents clients. Elle l'a même fait il y a quelques années pour la famille royale de Suède à l'occasion du mariage d'une princesse.

« Elle aimait beaucoup nos thés Four O'clock et elle en voulait un avec un goût de crème à la framboise, alors nous lui en avons créé un ! », raconte Johanne Dion.

UN SUCCÈS INTERNATIONAL

Trans-Herbe est présente sur la scène internationale, particulièrement en Europe et aux États-Unis. Elle se trouve aussi en Asie dans des pays reconnus depuis toujours pour leur thé, comme le Japon.

« Nous nous rendons fréquemment dans ces pays pour aller chercher de la matière première, nous participons aussi à plusieurs expositions, alors nous rencontrons énormément de gens, nous tissons des relations avec eux et plusieurs deviennent des clients », explique Johanne Dion, jointe alors qu'elle revenait tout juste de l'exposition de l'Association canadienne des aliments de santé (ACIA) à Vancouver, après avoir visité des clients au Mexique.

« C'est très important pour nous de connaître nos clients, de bâtir une forme de loyauté avec eux de façon à bien travailler ensemble, explique Mme Dion. Mais, ces relations ne se développent pas en une journée ! »

Elle constate aussi que les produits canadiens jouissent d'une bonne réputation à l'étranger.

« Le Canada est associé à des produits de qualité, alors ça nous aide. »

TRANS-HERBE EN BREF

Année de fondation : 1992

Mission : Créer des thés et des tisanes de haute qualité afin de satisfaire les gourmets des quatre coins du monde.

Nombre d'employés : Entre 125 et 135, selon la saison

Part du chiffre d'affaires réalisée au Canada : 33 %

FORCE DE LA RÉGION 

« Les espaces verts. Pour nous, c'était très important. Nous sommes dans le domaine des produits naturels haut de gamme, je n'aurais pas imaginé nous installer dans un parc industriel entouré de béton. Nous avons un jardin, nos employés vont s'y promener le midi, ils découvrent nos herbes et nos épices. Nous avons aussi des milliers d'abeilles. Puis, nous avons eu accès à beaucoup d'espace. Nous avons construit notre immeuble en 2000 et nous avions prévu de la place pour des agrandissements. Nous en avons déjà réalisé un et nous sommes rendus à 82 000 pieds carrés. » - Johanne Dion, présidente de Trans-Herbe

DÉFI DE LA RÉGION

« Les transports en commun. Le réseau n'est pas à la hauteur de celui de Montréal. C'est certain que nous n'avons pas de station de métro tout près ! Pour un Montréalais, venir travailler à Saint-Bruno demande d'avoir une voiture. Heureusement, par contre, nous sommes à proximité des autoroutes 20 et 30. De plus, nous avons des employés qui habitent à proximité et qui viennent travailler à vélo. » - Johanne Dion, présidente de Trans-Herbe

Photo archives La Presse

Johanne Dion, présidente de Trans Herbe.