Une PME de Saint-Sauveur a mis au point des feuilles de palmiers synthétiques qui connaissent un succès fou dans une cinquantaine de pays. Avec ses produits en plastique, Palmex International aide, à sa façon, à réduire la quantité de feuilles naturelles coupées, donc à freiner la déforestation de la forêt tropicale. Sur le point de faire d'importantes percées en Asie, l'entreprise prévoit doubler ses revenus d'ici trois ans.

Palmex International fonde de grands espoirs notamment au Moyen-Orient, sur le sous-continent indien (Inde, Maldives, Sri Lanka), en Océanie et un peu partout en Asie du Sud-Est. « Pour les 10 prochaines années, c'est là que ça va se passer pour nous », explique Richard Maillé, président et cofondateur.

Pour accroître sa présence dans le monde, M. Maillé a constitué une équipe de choc : cinq femmes qui sillonnent la planète à la recherche de nouveaux marchés.

Un toit en feuilles naturelles de palmier doit en général être changé tous les deux ans. À la quantité de bâtiments (hôtels, restaurants, huttes, maisons, etc.) qui utilisent ce type de revêtement partout dans le monde, cela fait beaucoup de matière première. Par conséquent, cela crée de plus en plus de zones dénuées de végétaux, ce qui les rend vulnérables aux tempêtes tropicales de toutes sortes, rappelle Richard Maillé.

SEUL MAÎTRE À BORD

C'est grâce aux idées et à la collaboration d'un Français, originaire de Polynésie française, que le Québécois Richard Maillé a cofondé Palmex International en 2003. Il est depuis quelques années le seul maître à bord.

Les principaux clients de Palmex International, dont le chiffre d'affaires avoisine actuellement les 5 millions, sont issus du secteur hôtelier haut de gamme. Mais la PME veut ratisser de plus en plus large. Elle est présente presque partout, sauf sur le continent africain où elle a néanmoins entamé des pourparlers avec des clients potentiels. Au Québec, on trouve ses produits entre autres au Zoo de Granby et au Parc Safari.

De son siège social et son usine de Saint-Sauveur, la PME de 14 employés dessert surtout les marchés de l'Amérique du Nord et de l'Amérique latine. Un sous-traitant situé à Bangkok, qui s'approvisionne en feuilles de plastique canadien, dessert l'Asie depuis 2012. Il se pourrait qu'un deuxième sous-traitant voie le jour à court terme en Inde. « Nous attendons sa visite au Québec en mai », révèle le président de l'entreprise.

Mesurant environ un mètre de longueur, les feuilles synthétiques de palmier de la PME québécoise ressemblent à un peigne « afro ». Elles se fixent sur un rail, sinon sur des chevrons. Un premier modèle s'installe directement sur un toit en contreplaqué (ou autre) et fait office de bardeaux. Le second modèle est visible de l'intérieur du bâtiment et offre lui aussi un effet réaliste de feuille naturelle. « C'est tellement solide qu'on peut marcher sur le toit », s'enorgueillit Richard Maillé.