Jean-François Raymond a ouvert une vitrerie commerciale en 2007 à Repentigny. En 2011, il décidait toutefois de fermer boutique pour s'établir avec sa famille dans sa région natale, la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine.

La fibre entrepreneuriale, on peut dire que Jean-François Raymond l'a dans le sang. «Depuis que je suis tout jeune, je sais que je veux être mon propre patron. Je n'ai jamais voulu autre chose.»

Pour voir ses deux jeunes enfants grandir en Gaspésie et profiter de la qualité de vie, M. Raymond s'embarque donc dans la grande aventure. Mais il ne voulait pas revenir dans l'Est de la province sans avoir d'assurances. «Je pense que les Gaspésiens ont généralement peur de manquer de travail. C'est quelque chose qui nous préoccupe».

Il n'est donc pas parti sur un coup de tête. «J'ai fait un sondage auprès de tous les entrepreneurs et même auprès des architectes de la Gaspésie, pour voir s'il y avait une demande pour une vitrerie commerciale dans la région. Le résultat a été très encourageant. Ça m'a rassuré».

Sa décision prise, il a vendu en quelques mois, sa maison de Lanaudière et a averti les entrepreneurs gaspésiens qu'ils pourraient compter sur Raymond Vitrerie dès le mois de mai 2011.

Aide des organismes locaux

Les choses se bousculent à ce moment-là pour le jeune entrepreneur. «Au printemps, je n'avais pas encore de local, mais déjà, je recevais de la demande des entrepreneurs. Je me demandais comment j'allais réussir à tout faire en temps voulu».

Il bâtit un plan d'affaires et rencontre des intervenants du Centre local de développement (CLD) de la Côte-de-Gaspé et la Société d'aide au développement de la communauté (SADC) de Gaspé. Ces deux organismes l'épauleront et lui donneront une subvention pour sa nouvelle entreprise. Il en reçoit également une du fédéral, par le truchement du Fonds mono industriel.

«Ce n'était pas de gros montants, mais sans leur soutien, c'est certain que j'aurais eu un départ plus modeste», estime-t-il. Avec deux employés, son principal défi était d'ailleurs de répondre à la demande rapidement, dans ses bureaux du parc industriel de Gaspé.

Petit train va loin

Tranquillement, Raymond Vitrerie prend son rythme de croisière. «On peut dire que le pire est derrière nous. Le territoire est grand par contre, livrer les commandes dans le bon délai, c'est encore un enjeu», explique Jean-François Raymond.

Raymond Vitrerie dessert principalement une clientèle commerciale, mais répond aussi à l'occasion aux demandes des particuliers. Portes, fenêtres, douches en verre standard ou sur mesure et miroirs sont notamment vendus et installés par la vitrerie de Gaspé. Une petite partie de la production est aussi conçue sur place. Jean-François Raymond a également embauché un troisième employé depuis l'an passé.

«Pour l'instant, j'ai une dizaine de clients réguliers. Il y a de nouveaux clients qui entrent tous les jours par contre», se réjouit le jeune entrepreneur.

Que peut-on espérer de Raymond Vitrerie dans les années à venir? «Si tout se déroule comme prévu, la production commerciale sera entièrement faite ici à partir de l'été». D'ici quatre ans, il aimerait bien que l'entreprise compte également de huit à dix employés.

Pour quelqu'un qui avait peur de ne pas avoir d'emploi, l'avenir s'annonce donc plutôt prometteur.