NGC Aérospatiale a récemment contribué à la création du satellite Sentinel-3A mis en orbite à une altitude de 815 kilomètres, le mois dernier, par l'Agence spatiale européenne. C'est la quatrième fois que la PME de Sherbrooke voit sa technologie prendre le chemin de l'espace.

L'objectif de ce satellite est d'observer la Terre pour fournir des données sur le climat, la pollution et le réchauffement de la planète. Le rôle de NGC Aérospatiale dans ce projet a été de mettre en place « l'intelligence » de l'appareil. « Nous faisons tout ce qui gère les manoeuvres orbitales et l'orientation, précise Jean de Lafontaine, président de l'entreprise. Un des grands défis, c'est la précision pour diriger les antennes, les caméras et les télescopes. C'est l'équivalent de pointer un laser sur un dollar à cinq kilomètres de distance. »

La technologie développée par M. de Lafontaine et son équipe est non seulement précise, mais aussi autonome. Une révolution dans le domaine ! « Les satellites traditionnels ne font que suivre des instructions calculées à l'avance par des opérateurs au sol, explique-t-il. Notre logiciel permet au satellite de le faire lui-même. Les gens au sol sont maintenant des surveillants d'opérations plutôt que des opérateurs de satellite, ce qui permet de réduire considérablement les coûts. » Cette innovation a permis de mettre la PME « sur la carte » en 2001, lors du lancement du satellite Proba-1, de l'Agence spatiale européenne.

L'entreprise est aussi reconnue pour ses systèmes de vision artificielle, de guidage, de navigation et de commande autonome de véhicules spatiaux. « Nous travaillons avec des Allemands sur un projet d'atterrissage autonome sur le pôle Sud de la Lune pour voir s'il y a de l'eau », illustre M. de Lafontaine.

DRONES

De plus, sa technologie est non seulement utilisée dans l'espace, mais aussi plus près de nous, dans les drones. 

« Nous développons notamment des systèmes pour éviter les obstacles et les collisions. Nous travaillons également sur des systèmes de téléobservation pour faire l'inspection des ponts et des édifices pour détecter des fissures, par exemple. »

- Jean de Lafontaine, président de NGC Aérospatiale

Il souhaite aussi combiner le travail des drones et celui des satellites. « Nous avons d'ailleurs un projet de détection des feux de forêt dans le Grand Nord avec l'Agence spatiale canadienne, note-t-il. Nous sommes en train de le développer actuellement. Ces services-là pourraient être revendus éventuellement à d'autres pays. » L'entreprise est en compétition avec d'autres. Si elle est choisie, le lancement pourrait avoir lieu en 2020. La sélection devrait avoir lieu sous peu.

Cette diversification des activités permet à l'entreprise une plus grande stabilité quant à ses contrats. « Ces dernières années, les budgets en sciences, en recherche et développement et en exploration spatiale ont subi des coupes assez incroyables, alors ça nous a ralentis pas mal, déplore M. de Lafontaine. Nous travaillons avec l'Agence spatiale européenne parce que le Canada contribue au programme européen. Ces réductions nous ont fait perdre des contrats. C'est pour ça que j'ai décidé, il y a quelques années, de travailler sur des drones. » Cela élargit le nombre de ses clients potentiels.

NGC Aérospatiale

SECTEUR : aérospatiale

SIÈGE SOCIAL : Sherbrooke

NOMBRE D'EMPLOYÉS : 15