Alain Maltais en a fait du chemin. À la fin des années 70, alors dans la jeune vingtaine et en quête d'un travail plus stable, il quitte la région du Lac-Saint-Jean et se rend dans le Nord-du-Québec en empruntant la route 167, cet axe principal qui relie Saint-Félicien à Chibougamau.

Il ne se doute pas que, bien des années plus tard, son entreprise participera au long prolongement de cette route vers les monts Otish, pour ainsi donner accès à la première mine québécoise de diamants.

Alain Maltais est mécanicien à l'usine de sciage Barrette-Chapais quand il saisit l'occasion de lancer son entreprise, en 1986. « La scierie voulait sous-traiter le travail de transport et de chargement de bois », explique Julie Laberge, directrice générale et associée des Entreprises Alain Maltais.

Il achète d'abord un camion, puis les deux chargeuses de bois en longueur de son ancien employeur. Aujourd'hui, Les Entreprises Alain Maltais exploitent une flotte d'une quarantaine de véhicules et d'équipements lourds, comprenant non seulement des camions et des chargeuses, mais aussi des excavatrices et des niveleuses. La PME d'une cinquantaine d'employés, qui s'était spécialisée dans le chargement et le transport de bois en longueur, a également diversifié ses activités en ajoutant des services de construction et d'entretien de chemins tant pour le secteur forestier que pour le secteur minier.

« C'est une région de ressources naturelles. Il faut donc se diversifier pour compenser les cycles de développement que connaissent les industries de la forêt et des mines », rappelle Julie Laberge, qui s'est jointe il y a 10 ans à l'entreprise familiale dirigée aujourd'hui par son conjoint Sylvain Maltais, qui a pris la relève de son père en 2006.

L'ingénieure géologue avait elle aussi quitté la région du Saguenay, après l'obtention de son diplôme en 2001, pour travailler à la mine de cuivre et d'or à ciel ouvert Troïlus, exploitée par la Corporation Minière Inmet à quelque 120 km au nord de Chibougamau. Elle a ensuite travaillé aux bureaux de Chibougamau des firmes de génie Roche et Genivar.

UN POTENTIEL DE DÉVELOPPEMENT

Les Entreprises Alain Maltais comptent d'ailleurs sur la reprise des activités minières dans la région pour poursuivre leur croissance. Le prolongement de la route 167 à partir du lac Albanel, au nord de Chibougamau et de Mistissini, jusqu'à la mine de diamants Renard de la société Stornoway à quelque 240 km plus au nord, a aussi eu pour effet d'attirer des sociétés qui ont fait l'acquisition de plusieurs titres miniers sur ce territoire rendu accessible.

« Il y a un potentiel de développement et on commence à voir des travaux d'exploration », constate Julie Laberge, en précisant que des projets miniers devraient aussi voir le jour au sud de la ville de Chapais. En mai prochain, l'Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole tiendra d'ailleurs une journée de conférences pour mieux faire connaître les projets aurifères de la région.

Pour Les Entreprises Alain Maltais, qui peuvent notamment réaliser des travaux de débroussaillage pour permettre aux foreuses d'accéder aux sites d'exploration, ou encore construire en forêt des chemins d'accès temporaire ou permanent, cet événement sera « l'occasion d'en apprendre davantage sur ces projets miniers et de faire valoir [leur] expertise », souligne Julie Laberge.

Entre-temps, la PME continuera à charger et transporter des milliers de tonnes de bois en longueur pour le complexe de sciage Barrette-Chapais. En 2013, Les Entreprises Alain Maltais se sont aussi associées avec C.I.N. Transport, une entreprise de la communauté crie de Mistissini, pour lancer la coentreprise Washeyaabin Construction et leur permettre d'être en meilleure position pour l'obtention de contrats dans le Nord-du-Québec.