Les difficultés ne font pas peur à Forage G4, bien au contraire. Le spécialiste en forage de Val-d'Or s'accommode très bien de terrains particulièrement accidentés comme à flanc de montagne, ou bien en très haute altitude, isolés, où les températures sont extrêmes. Les sols difficiles à forer ou présentant d'autres problèmes techniques ne constituent pas davantage un obstacle.

Dans une industrie qui compte des dizaines d'autres acteurs, Forage G4 s'est justement démarquée « en acceptant d'aller forer sur des sites difficiles d'accès où personne d'autre ne voulait aller », souligne Daniel Gamache, président et chef de la direction.

L'entreprise réalise en effet des projets de forage au diamant autant dans la toundra arctique que dans la jungle ou encore les plaines semi-désertiques de l'État de Chihuahua, au Mexique. En déplaçant les équipes de travail et les équipements par hélicoptère ou même à dos d'âne pour se rendre où il le faut.

« Pour certains projets, on utilise des mini foreuses qui sont assemblées puis démontées sur les sites », explique M. Gamache.

PROFITER DU BOOM

L'aventure de Forage G4 a commencé en 2006. Après une longue expérience dans le secteur minier, autant comme foreur que mineur, Daniel Gamache décidait de lancer sa propre entreprise. Son beau-frère Robert Daigle, qui avait travaillé près de 30 ans dans le domaine du forage au diamant et mis son expérience à profit dans une quinzaine de pays, et sa conjointe Guylaine Daigle, qui est vice-présidente et chef de la direction financière, sont aussi entrés au service de la petite entreprise qui comptait alors une seule foreuse.

À l'époque, « l'industrie minière était en plein boom et une entreprise qui avait une foreuse n'avait pas de problème à se trouver de l'ouvrage », se rappelle Daniel Gamache. Cinq ans plus tard, l'entreprise comptait une trentaine de foreuses et 75 aujourd'hui.

Forage G4 a réalisé son premier projet au Mexique, pour le compte de la société minière canadienne Agnico Eagle et son projet de mine d'or et d'argent de Pinos Altos, dans une région montagneuse à plus de 200 km à l'ouest de la ville de Chihuahua. « Il fallait forer à plus de 1500 m en traversant une faille », explique M. Gamache.

Depuis, la PME de Val-d'Or a multiplié les projets au Mexique, mais aussi dans d'autres pays d'Amérique latine comme le Panamá, le Honduras et la Colombie. Forage G4 réalisait même environ 70 % de ses revenus à l'étranger à ses débuts. Mais la tendance s'inverse alors que les projets en sol canadien ont généré 70 % de son chiffre d'affaires ces trois dernières années.

« On sent un regain d'activité dans l'industrie minière depuis les six derniers mois. »  - Daniel Gamache, président et chef de la direction de Forage G4

Comme bien d'autres entreprises du secteur, Forage G4 a subi le déclin de l'industrie ces dernières années. En 2013, la PME a réduit de 300 à 60 ses effectifs qui, depuis, sont remontés à 150.

Forage G4 a récemment réalisé des travaux de forage dans l'île d'Anticosti pour la société Pétrolia. La PME a aussi participé au programme de forage de Ressources Falco à Rouyn‑Noranda où elle prévoit exploiter, à partir de 2020, une mine d'or, de zinc, de cuivre et d'argent. L'expertise de Forage G4 lui a permis de réaliser des trous de forage jusqu'à plus de 2 km dans les anciennes mines souterraines de Horne et de Quémont qui étaient inexploitées depuis le début des années 70.

Il y a un an, elle s'est associée avec la Corporation de développement de Nemaska pour la création de l'entreprise Forage Nemaska. Cette entente vise à solidifier sa présence dans le Nord en collaborant avec la communauté crie. En septembre, Forage Nemaska a amorcé un premier projet de préproduction de lithium.

FORAGE G4 EN BREF

Fondation : 2006

Entreprise de forage

Nombre d'employés : 150

Siège social : Val-d'Or

FORCES DE LA RÉGION

« La région est évidemment reconnue pour son expertise dans le secteur minier. C'est une pépinière pour la création d'entreprises et la formation d'employés », explique Daniel Gamache.

DÉFIS DE LA RÉGION 

« Quand l'industrie minière va bien, c'est très difficile de recruter de la main-d'oeuvre », ajoute M. Gamache.