Chaque année, c'est le branle-bas de combat pour les étudiants en comptabilité qui passent leurs examens d'admission à la profession. Atteindront-ils les objectifs qu'ils s'étaient fixés? Mieux encore: leur nom figurera-t-il au tableau d'honneur national?

En 2012, 1536 candidats québécois au titre de CPA ont réussi les examens professionnels, parmi lesquels 642 candidats étaient issus du cheminement CPA, CA. Sur 59 lauréats, 10 Québécois ont vu leur nom affiché au Tableau d'honneur de l'Institut canadien des comptables agréés (ICCA). «Un nombre représentatif de l'ensemble de la clientèle québécoise. Nos étudiants ne sont pas nécessairement mieux classés, leur performance est comparable à celle du reste du Canada», précise Diane Messier, vice-présidente, accès à la profession, à l'Ordre des comptables professionnels agréés du Québec.

Mme Messier rappelle qu'il fut un temps où les étudiants québécois au cheminement CA affichaient des résultats supérieurs à la moyenne nationale. «De 1998 à 2005, les taux de succès du Québec étaient presque toujours supérieurs à ceux du reste du Canada. Ces résultats coïncidaient avec l'introduction au Québec du programme d'approche par compétences de deuxième cycle en 1998, précise-t-elle. Nous avions alors une avance sur le reste du pays. Devant ce constat, les provinces ont apporté des améliorations à leurs programmes.»

En 2001, l'Institut canadien des comptables agréés a mis en place une nouvelle grille de compétences, prise en compte dans l'évaluation uniforme (EFU) à partir de 2003. «Les provinces ont alors pris le virage vers cette approche par compétences que nous avions introduite bien avant. Avec les années, les écarts entre les provinces ont rétréci», constate Mme Messier.

Préparation au marché du travail

Jouissant d'une bonne réputation hors frontière, les diplômés du Québec profitent d'une formation plus approfondie et complète, avance Diane Messier. «Ailleurs au Canada, les baccalauréats sont plus généraux. Le nombre de cours préalables à l'entrée au programme professionnel est moins grand. Ici, les formations vont généralement plus loin, surtout en comptabilité financière, en fiscalité et en certification. Dans la moitié des cas, les étudiants québécois terminent avec un baccalauréat spécialisé. De plus, le programme de formation professionnelle postuniversitaire est souvent donné par l'université même.» Des disparités qui s'expliquent en grande partie par la réglementation de l'Office des professions du Québec, qui encadre l'ordre professionnel, souligne-t-elle. Un système unique au Québec.

«Nos programmes universitaires vont plus loin en termes de profondeur, mais aussi de réflexion, énonce Louise Martel, professeure titulaire, service de l'enseignement des sciences comptables, à HEC Montréal. Les professeurs ne se limitent pas à enseigner l'application des normes et des pratiques, ils les remettent en question, en font ressortir les points positifs et les points négatifs.»

L'étroite collaboration entre les universités et l'Ordre des CPA contribue à rendre le programme d'études plus concret, explique Mme Messier. «Il y a plus d'homogénéité. Les universités préparent les candidats à l'examen, mais aussi à l'ensemble de la profession de comptable. Les employeurs constateront qu'ils sont doués dans l'application des normes.»

Nouvel examen unique

Dans la foulée de l'unification des trois ordres comptables (CA, CMA, CGA) et de l'instauration du nouveau programme d'agrément CPA, une nouvelle Évaluation finale commune (EFC) sera proposée aux étudiants dès septembre 2015. «Tous les finissants seront soumis au même format d'examen. La méthode d'évaluation finale n'est pas encore approuvée. Elle fait encore l'objet de discussions. Les domaines couverts resteront les mêmes, mais il est à prévoir que les étudiants choisiront leur rôle lors de la première journée d'évaluation: auditeur, contrôleur, analyste financier ou fiscaliste», explique Mme Messier.