Les institutions d'éducation supérieure se les arrachent, les cabinets de conseils comptables n'ont pas de tapis assez rouges pour eux. Décidément, il fait bon être étudiant comptable de nos jours.

«Je ne compte plus les lunchs gratuits où on m'a invité pour me faire la cour», confirme Alex Fontaine, étudiant en première année de comptabilité à HEC. Et quand ce n'est pas gratuit, ce n'est vraiment pas cher. Que diriez-vous de ne payer que 15$ pour un souper-conférence au Club St-James? «C'était organisé en janvier par le comité CA de HEC et les grands cabinets étaient là pour nous séduire.»

Enterrer la hache de guerre

Les trois ordres comptables ont enterré la hache de guerre, cessé le maraudage et parlent maintenant d'une voix unanime, cherchant à attirer vers la profession de comptable ceux et celles qui seraient plutôt tentés de devenir MBA ou avocat. La bataille s'est maintenant déplacée vers les institutions d'enseignement supérieur et les grands cabinets qui s'arrachent les candidats comptables.

«Nous avons formé dans le dernier siècle 50% des comptables du Québec, affirme Michel Vézina, directeur de l'enseignement en sciences comptables à HEC. Nous avons l'intention de garder notre rang.»

Dès le secondaire

Ça commence donc au secondaire. Le 15 mai dernier, l'Ordre des CA a invité des étudiants de ce niveau à une journée complète d'info sur la profession en collaboration avec HEC. Petit déjeuner et lunch inclus, bien sûr. Et les collaborateurs de l'événement se nommaient BDO, Deloitte, KPMG et PwC.

Quant aux étudiants des cégeps autant que ceux de HEC, une brigade de recruteurs patrouille à la recherche des meilleurs candidats potentiels. «Ajoutez à cela les journées portes ouvertes, poursuit M. Vézina, et vous verrez que nous ne négligeons rien pour attirer la relève.»

Une vidéo

Pour les étudiants fraîchement débarqués à HEC, comme Alex, on a monté une vidéo de 20 minutes qui détaille les quatre grandes spécialités du métier (finances, vérification, fiscalité et management). On la projette en première partie d'une rencontre avec des professeurs et des comptables diplômés des diverses spécialités.

«En avril dernier, nous avons été invités à participer à une série de tête à tête du genre «speed dating» avec divers cabinets. «Vous aviez cinq minutes pour séduire un cabinet? demande le naïf journaliste. Pas du tout, c'est eux qui nous cruisaient!».