Que faire de son CELI ? Pour la plupart, il est encore petit, mais il deviendra grand rapidement pour ceux qui décideront d'utiliser tous les droits de cotisations annuelles.

Pour savoir comment investir ces sommes accumulées, les épargnants, dont les besoins et les objectifs sont souvent différents, devront tenir compte d'un certain nombre de considérations, explique Jean-Rémy Deschênes, directeur Gestion du patrimoine au Mouvement Desjardins.

Ils devront d'abord reconnaître à quelle étape de leur vie ils se situent. Par exemple, des investissements plus modérés conviendront mieux si vous approchez du moment de retirer l'argent du CELI pour jouir de la retraite.

Mais aussi, les investissements devront tenir compte du projet que vise le CELI. Si l'objectif est de favoriser la croissance du capital en vue de la retraite dans plusieurs années, les titres de croissance seront alors de mise.

Enfin, il importe de bien connaître les investissements admissibles dans le CELI. Ils sont nombreux et ce sont essentiellement les mêmes que pour le REER, soit les CPG (certificat de dépôt garanti), les obligations, les actions, les fonds communs, les fonds négociés en Bourse, ainsi que les CPG à capital garanti.

Ce qui n'est pas admissible, ce sont entre autres les terrains, les immeubles et les participations dans une société de personnes.

Mais il faut ne pas oublier que la gestion du CELI doit faire partie intégrante de la gestion de l'ensemble de son patrimoine, explique M. Deschênes. Son message aux épargnants est le suivant : « Informez-vous des occasions de placements adaptées à votre profil d'investisseur.» Bien qu'il porte le nom de compte d'épargne, le CELI est plutôt un régime d'investissement, selon lui. Il ne doit pas être vu comme un compte d'épargne où l'on dépose et retire de l'argent au gré des besoins d'encaisse, mais plutôt comme l'endroit où l'on fait croître le capital à l'abri de l'impôt.

Tout n'est pas à l'abri de l'impôt

Avec le temps, l'accumulation d'épargne dans des comptes non enregistrés va tendre à disparaître. Mais pour l'instant, les investisseurs doivent décider le type d'investissement qu'ils doivent mettre dans chaque compte, y compris les comptes qui ne sont pas à l'abri de l'impôt. L'aspect fiscal est alors primordial.

Sylvain Chartier, expert-conseil, Planification financière, Banque Nationale Groupe financier suggère quelques pistes.

Étant donné que le gain en capital et les dividendes profitent d'un traitement fiscal plus avantageux que les revenus d'intérêt, l'approche Buy and Hold d'un portefeuille de croissance, c'est-à-dire acheter des titres afin de les conserver longtemps, favorise la détention des actions dans les comptes non enregistrés.

De plus, comme on ne peut pas utiliser les pertes en capital subies dans le CELI, il est naturel de placer les actions dans les comptes non enregistrés, ajoute M. Chartier.

Enfin, l'expert-conseil de la Banque nationale recommande de placer les titres à revenu fixe dans le CELI lorsque celui-ci est utilisé comme fonds d'urgence ou pour des projets à court terme, tels un voyage, des rénovations, etc.

Optimiser le REER

Toute cette attention portée au CELI ne veut pas dire qu'il ne faut pas tenter d'optimiser l'utilisation du REER. Pour cela, il faut être bien conscient des trois moments clés qui permettront cette optimisation, explique Éric Brassard, planificateur financier chez Brassard Goulet Yargeau, Services financiers intégrés.

D'abord, le moment pour cotiser. Il faut chercher à déduire la cotisation au taux marginal le plus élevé possible. C'est lorsque l'on paye le plus d'impôts qu'il convient de cotiser le plus au REER. Quand on paye moins d'impôts, il vaut mieux reporter la cotisation aux années suivantes.

Ensuite, durant la vie du REER. « Il faut planifier en fonction du paiement des impôts lors du retrait futur », explique Éric Brassard. Afin de réduire les impôts futurs, il convient de mettre la portion la plus modérée des placements dans le REER. Ainsi, on place les titres à revenus fixes, c'est-à-dire les obligations dans le REER et on conserve les actions dans les comptes non enregistrés, après avoir utilisé au maximum le CELI.

Enfin le moment du retrait. « Il faut planifier afin d'être en mesure d'effectuer les retraits au taux marginal le plus bas possible », dit le planificateur.