Guillaume Boisvert, vendeur et spécialiste des drones pour le Centre du hobby à Trois-Rivières, n'avait jamais pensé qu'un drone aurait pu être utile à un producteur. Il a vite changé d'idée lorsque des agriculteurs ont commencé l'automne dernier à venir de plus en plus nombreux à sa boutique pour prendre des informations sur cette technologie.

«J'ai été surpris. Ce n'est pas une clientèle à laquelle j'avais pensé. Pourtant aujourd'hui, cela me semble logique et on sent un véritable engouement pour cette technologie», raconte M. Boivest.

Logique parce que grâce aux images qu'il fournit, le drone permet de voir un champ dans son ensemble et de détecter instantanément des anomalies comme des maladies, des insectes, des systèmes de drainage défectueux, des mauvaises herbes, des problèmes d'épandage, etc. «J'ai 30 hectares de champs. Les marcher en entier me prendrait une semaine», raconte Alex Benoit, des Fermes Benco, à Saint-Dominique. Il ajoute: «Lorsque mon maïs est rendu à 7 ou 8 pi de haut, je ne peux pas tout voir et je peux facilement passer à côté de quelque chose.»

Serge Proulx, 30 ans, producteur de grandes cultures à Saint-Elphège, dans le Centre-du-Québec, en sait quelque chose. Il a acheté son premier drone l'an dernier et déjà, il lui a été fort utile. «Nous avons testé une nouvelle méthode pour appliquer de l'azote. En survolant mon champ avec mon drone, je me suis rendu compte que ce n'était pas un succès», raconte le producteur.

S'ils n'avaient pas eu de drone, les deux producteurs auraient pu recourir à la photographie aérienne. Cependant, cette dernière est loin d'être aussi avantageuse que ce petit appareil que l'on peut faire fonctionner au besoin. «Je n'ai pas d'avion et les photos aériennes sont chères et ne te montrent pas toujours ce que tu veux voir au moment où tu en as besoin», explique Alex Benoit.

Au même titre que les voitures, il existe de dizaines de modèles de drones. Leur prix varie entre 150$ et 20 000$ selon l'équipement. Le modèle le plus populaire se vend 1300$. Il peut être branché sur une tablette, un téléphone ou un téléviseur. Il a une portée de 1,5 km et une autonomie de 20 minutes et, surtout, il est facile à manier. «Je n'ai jamais été un amateur d'avion téléguidé et là, ç'a été un jeu d'enfant», raconte Serge Proulx.