Ça s'est fait avec un an de retard, mais dès juin, les travaux de construction du nouveau laboratoire d'épidémiosurveillance du MAPAQ à Saint-Hyacinthe seront enfin exécutés. Annoncé dans le budget provincial de 2006-2007, le regroupement des labos d'épidémiosurveillance du MAPAQ et de ceux de la Faculté de médecine vétérinaire de l'Université de Montréal aura coûté près de 52 millions, comme prévu.

L'épidémiosurveillance est indispensable à la vie agricole. Par exemple, vous trouvez 12 de vos poulets raides morts au matin dans le poulailler. Vous écartez la thèse du renard gourmand. Le vétérinaire local ou l'agronome vous dirigeront vers le labo de Saint-Hyacinthe.

«C'est le coeur de notre activité, confirme Lise Robert, directrice adjointe du nouveau complexe. Pour le vivant, on parle de biopsie, pour un cadavre on dit nécropsie.» Le poulet est donc conduit au labo central où des prélèvements utiles sont faits. Autour de ce labo gravitent plusieurs labos spécialisés où on procédera à l'analyse des tissus prélevés. En plus de la volaille, le labo recherche aussi les causes de mort des mammifères.

Suivre les désastres à la trace

On trouve donc des labos de bactériologie, de virologie, de sérologie et d'histopathologie. Le labo d'analyse des prions suit à la trace des désastres comme la maladie de la vache folle ou la tremblante du mouton. Ces labos détecteront l'éventuelle grippe aviaire qui a eu raison de vos poulets. Des mesures sévères de confinement de haut niveau protègent les scientifiques comme le public.

S'ajoutent maintenant à ces laboratoires spécialisés ceux de la Faculté de médecine vétérinaire de l'UdeM. Un d'entre eux se spécialise dans les infections à coliformes, un autre dans les infections à virus, un autre dans le diagnostic moléculaire. Si on ajoute la chaire de salubrité des viandes, on a maintenant le véritable couteau suisse du diagnostic animal sous un même toit.

C'est aussi au labo d'épidémiosurveillance que l'apiculteur inquiet peut déposer la dépouille de ses abeilles s'il soupçonne une infection contagieuse. Le labo de parasitologie des abeilles détecte des ennemis comme la loque américaine ou la varroase, causée par un acarien très coriace, Varroa destructor, qui a déjà sévi au Québec en 2000.