Malgré le ralentissement des activités chez Bombardier, la grappe aérospatiale québécoise ne ménage pas sa peine pour renforcer sa compétitivité.

Une usine ultramoderne pour Abipa

L'entreprise lavalloise Abipa investira de 10 à 20 millions de dollars au cours des trois prochaines années pour équiper sa nouvelle installation de Boisbriand. L'entreprise spécialisée en usinage de précision a entrepris son déménagement vers sa nouvelle usine au début du mois de septembre. «Ce sera une usine du futur avec des cellules complètement automatisées, qui nous permettra de rester compétitifs sur la chaîne d'approvisionnement mondiale», explique Jean Blondin, président d'Abipa.

L'usine sera progressivement équipée de systèmes automatisés capables d'usiner à très haute vitesse. «C'est là qu'on gagne des contrats: les clients veulent des produits de qualité, à temps et à des prix compétitifs», souligne M. Blondin.

La croissance ininterrompue de Techniprodec

Trop à l'étroit à son ancien emplacement, l'entreprise Techniprodec, spécialisée dans l'assemblage de pièces pour trains d'atterrissage et de pièces d'hélicoptères, a déménagé son usine dans une installation deux fois plus grande, tout en restant à Rivière-des-Prairies... sans subir le moindre impact sur sa croissance. Celle-ci s'est établie à 15% en 2014, année du déménagement.

«La transition a été facilitée par notre parrain du programme MACH, Bell Helicopter, qui a été impliqué dans le processus», explique Sébastien Farkas, VP opérations chez Techniprodec.

Et cette année, c'est Techniprodec qui parraine un nouveau venu au programme MACH, Outillages Avitec. «On se croyait trop petit pour être parrain, mais on nous a assuré qu'on saurait répondre aux attentes!», lance M. Farkas.

Sonaca lorgne une acquisition américaine

Sonaca Montréal s'apprête à faire son retour aux États-Unis. «Nous y étions présents, mais nous avions dû nous départir de notre filiale», explique Sylvain Bédard, président de Sonaca Montréal.

L'entreprise spécialisée en construction de panneaux d'aile souhaite acquérir une filiale aux États-Unis. «L'idée est de nous placer au plus près de nos clients, souligne M. Bédard. Dans notre métier, si on veut avoir de la capacité additionnelle, il faut aller chercher des clients nouveaux dans une offre de produits similaires totalement intégrée.»

La filiale du groupe belge Sonaca réalise déjà 50% de son chiffre d'affaires à l'exportation.

MACH compte sa quatrième cohorte

Aéro Montréal a lancé les audits des entreprises participant à sa quatrième cohorte. Le programme d'amélioration continue bénéficiera à dix entreprises, sous l'égide de neuf parrains québécois et étrangers:

TNM Anodizing&Paint est parrainé par Abipa.

Netur est parrainé par GE.

Innovatech Précision est parrainé par Groupe DCM.

Optimum Canada est parrainé par Groupe Meloche.

Stelia North America est parrainé par Lockheed Martin USA.

Sonaca Montreal est parrainé par MHI Canada (Mitsubishi).

CSTM est parrainé par NSE Automatech.

Service RQC Usinage Feeley est parrainé par NSE Automatech.

Outillages Avitec est parrainé par Techniprodec.

Vestshell est parrainé par Textron Systems USA.

Plus de réseautage international

Cet été, Aéro Montréal a signé trois ententes de collaboration avec d'autres grappes aérospatiales: OAC en Ontario, HEGAN au Pays basque espagnol, HELICE en Andalousie (Espagne). Et un partenariat a été conclu avec la chambre de commerce du Vermont.

«Aéro Montréal veut faire connaître sa capacité industrielle partout dans le monde», explique Suzanne Benoit, PDG d'Aéro Montréal.

En Amérique du Nord, les ententes avec le Vermont et avec la grappe ontarienne visent plus particulièrement à créer un couloir aérospatial de l'Ontario jusqu'à la Nouvelle-Angleterre, détaille Mme Benoit, qui rappelle qu'une entente existe déjà avec le New Hampshire, et qu'une autre est en discussion avec l'État de New York. «Nous voulons créer de belles synergies entre nos entreprises», détaille Mme Benoit.

PHOTO ÉDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Suzanne Benoit, PDG d'Aéro Montréal, entend faire connaître les capacités de production des entreprises québécoises pour trouver des synergies internationales.