James Cherry quittera à la fin de l'année son poste de PDG d'Aéroports de Montréal, après 15 ans. Nommé trois mois avant les événements du 11-Septembre, il présente sa vision des défis à venir pour l'aéroport Montréal-Trudeau.

L'aéroport a été récemment montré du doigt pour les délais d'attente à la douane...

Nous avons installé des bornes automatisées, qui permettent d'accélérer le processus douanier. Mais je pense qu'il faut trouver des façons de préqualifier les passagers, selon leur niveau de risque. Cela permettrait de concentrer les efforts des autorités sur les passagers qu'elles connaissent peu. Le programme Nexus fait cela, en préqualifiant des voyageurs prêts à donner davantage d'informations sur eux. Nous ne pouvons plus traiter tous les gens de la même façon, parce que le niveau de risque n'est pas le même. Soit avec la technologie, soit avec un système de valeurs, il faudra trouver le moyen d'accélérer le processus.

Quel est le défi majeur pour l'aéroport dans les prochaines années ?

Les gens passent de plus en plus de temps dans les aérogares, après le passage du contrôle de sécurité. Comparativement à 2001, le temps passé après la fouille est presque doublé. Mais quand ils sont arrivés de l'autre côté, nous devons leur offrir des expériences intéressantes. Cela peut se traduire par une plus grande variété de magasins et de divertissements.

Comment voyez-vous l'arrivée future du Réseau électrique métropolitain ?

Je suis très heureux de ce projet, pas seulement pour les passagers, mais aussi pour les 28 000 personnes qui travaillent à l'aéroport. Il y a 15 ans, l'accès ferroviaire à l'aéroport était déjà notre plus grande priorité. Il fallait régler les problèmes majeurs que sont la congestion routière autour du rond-point Dorval et l'absence de navette ferroviaire.

Comptez-vous sur les travaux routiers pour accélérer le transport vers le centre-ville ?

L'achèvement de ces travaux d'ici fin 2017 ne permettra pas, à lui seul, d'améliorer le temps d'accès au centre-ville. Il faut enlever des automobiles de la route. Et la seule façon d'y parvenir est la navette ferroviaire. Nous aurons une station ici à l'aéroport : les appels d'offres seront lancés cet automne.

Les revenus aéroportuaires ne constituent qu'une minorité des revenus d'Aéroports de Montréal...

Le développement immobilier autour de l'aéroport et les activités commerciales dans le terminal représentent une portion importante de nos revenus. Et ce type de revenus va continuer de croître, par l'augmentation de l'offre de services aux passagers. Ces revenus commerciaux sont réinvestis pour enlever des frais aux transporteurs, et rendre ainsi l'aéroport toujours plus attrayant pour eux.

Les aéroports se penchent sur leur offre de services 

Les membres de l'Airports Council International, dont le siège est à Montréal, se réunissent cette semaine dans la métropole pour leur congrès annuel. L'amélioration de l'expérience des passagers, la diversification des revenus non aéroportuaires et les changements climatiques seront au coeur des discussions. Les nouvelles menaces sur la sécurité sont aussi au programme.