Les PME du monde aéronautique doivent se mettre à niveau et accepter des contrats où leurs responsabilités sont plus grandes. Elles doivent maintenant concevoir en plus de produire. Et fournir des unités complètes plutôt que de simples pièces.

Pour aider les sous-traitants montréalais à y arriver, la grappe AéroMontréal a mis au point une boîte à outils spécialisée qu'elle a nommée MACH.

C'est un cheminement en plusieurs étapes au bout duquel les firmes participantes doivent recevoir une certification les qualifiant comme intégrateurs de systèmes complets.

Comment cela va-t-il fonctionner concrètement? Dès l'an prochain, 20 élèves participeront à un projet pilote, dès 2011. «Il faut choisir les candidats» explique Suzanne Benoît, directrice générale d'AéroMontréal. «Pour ce choix, le jury sera composé des vice-présidents, approvisionnement, des quatre grands donneurs d'ordres de la région, Bombardier, Bell, Pratt et CAE, et de deux entreprises régionales déjà parvenues au statut d'intégrateur, Héroux et Sonaca», explique-t-elle.

À ce sujet, précise la dirigeante, Philippe Hoste, président de Sonaca, un fabricant de pièces de structures aéronautiques de grandes dimensions, est considéré comme un porteur de ballon émérite du projet MACH et un champion du chantier approvisionnement.

Diagnostic complet

Une fois la classe MACH composée, les 20 élus se verront appliquer un test diagnostique complet. «Nous mesurerons leur temps de production, leurs délais de livraison, leurs ratios financiers, leur santé financière générale, leur capacité de faire de la recherche, la profondeur de leur réseau d'approvisionnement, etc., souligne Mme Benoît. En les comparant entre eux, nous établirons un classement.»

Viendra ensuite le temps de faire un plan d'amélioration suivant les lignes des résultats du diagnostic.

Des outils et des ressources humaines viendront aider les entrepreneurs à ne pas oublier quelques moutons de poussière sous le lit. L'étape suivante est naturellement une étape de formation spécialisée et adaptée aux plans d'amélioration.

«Il va de soi qu'après quelque temps d'adaptation, de mise à niveau et de formation, ajoute Suzanne Benoît, nous prendrons une autre mesure diagnostique, question de voir s'il y a eu amélioration et dans quelle proportion.»

Le plan MACH compare les PME entre elles, mais il va plus loin. La comparaison sera faite aussi sur le plan international, en ligne avec les meilleures pratiques des concurrents mondiaux. «Nous mettons aussi en marche une veille stratégique pour avoir l'oeil sur toute nouveauté dans ce monde qui innove à toute vitesse», affirme la directrice générale d'AéroMontréal.

Au terme de l'exercice, les diplômés reçoivent un bulletin final qui les classe de MACH 1 à MACH 5. «Cela constitue leur label de performance, dit Mme Benoît. Ils peuvent l'afficher partout dans le monde. C'est un des aspects du volet final de MACH, la visibilité mondiale.»

MACH EN 6 POINTS

> 1. Diagnostic

> 2. Production d'un plan d'amélioration avec les outils MACH

> 3. Formation adaptée

> 4. Comparaison avec les meilleures pratiques mondiales

> 5. Veille stratégique

> 6. Visibilité mondiale