Pendant qu'on évalue comment réglementer pareille industrie, des acteurs québécois s'activent dans le milieu du véhicule autonome. Tour d'horizon de ce qui se trame aux quatre coins du Québec.

UN LABORATOIRE D'ESSAIS À BLAINVILLE

Avant qu'elles ne se retrouvent sur nos routes, les voitures autonomes devront d'abord obtenir leur certification, et PMG Technologies s'y prépare.

L'entreprise de Blainville analyse actuellement ce qui se fait déjà en matière de systèmes d'aide aux conducteurs pour le compte de Transports Canada. Détection de piétons, freinage autonome d'urgence et suivi de voies sont notamment étudiés afin d'établir des normes pour l'industrie. PMG travaille maintenant à la création d'un laboratoire spécialisé en véhicules autonomes en collaboration avec différents acteurs du milieu. Si le projet va de l'avant, le Centre d'essai et de recherche pour la mobilité intelligente et l'innovation (CERMII) sera l'un des plus complets au monde, selon PMG.

UNE NAVETTE CONÇUE AU QUÉBEC

Un groupe d'entreprises principalement établies dans le parc industriel de l'arrondissement de Saint-Laurent travaillent au développement d'une navette à la fois électrique et autonome.

La piste d'essai de Blainville. Photo: PMG Technologies

Piloté par FPInnovations, ce projet implique aussi ABB, Motrec International ainsi qu'Ericsson Canada. D'une capacité de 12 à 15 personnes, cette navette made in Québec sera d'abord testée en 2019 dans les rues du Technoparc Montréal.

L'objectif du groupe est de la rendre opérationnelle dès 2020, année où le Réseau électrique métropolitain (REM) entrera lui aussi en fonction.

NAVYA À TERREBONNE AU PRINTEMPS

Si tout va comme prévu, le Vieux-Terrebonne accueillera au printemps 2018 sa première navette Navya, construction du transporteur Keolis.

Photo: FPInnovations.

Le projet-pilote, qui devait initialement s'étendre sur un an et débuter à l'automne 2017, se limitera finalement à la prochaine belle saison, le constructeur ne pouvant garantir que ses batteries résisteraient au froid de l'hiver québécois. Celui-ci travaille déjà à une solution. D'une capacité de 15 passagers, la navette parcourra l'île des Moulins sur un circuit préprogrammé. Celle-ci a déjà fait ses preuves pendant 12 mois consécutifs à Lyon, et ce, sans provoquer un seul accident.

LEDDARTECH SE POSITIONNE

Il y aura peut-être une technologie québécoise dans les véhicules autonomes qui seront commercialisés dès 2020.

Photo: Groupe Keolis.

Enfin, c'est le souhait de LeddarTech, une entreprise de Québec qui vient d'obtenir un financement de 130 millions de dollars pour accélérer l'intégration de ses systèmes de détection lidar aux futurs modèles des grands manufacturiers de l'automobile. L'entreprise collabore déjà avec ceux-ci. Sa technologie sert notamment à la mesure de vitesse, au stationnement intelligent ainsi qu'au profilage de véhicules. La PME participe aussi à la gestion automatisée du trafic en intégrant notamment sa technologie aux feux de signalisation.

UN LOGICIEL D'OPAL-RT POUR TESTER LES VÉHICULES

Les voitures autonomes devront parcourir des milliards de kilomètres lors de tests avant d'obtenir leur certification.

Photo: LeddarTech.

Pour réduire en temps et en dollars pareille opération, Opal-RT a conçu un logiciel de simulation. Celui-ci a même été testé par le constructeur Renault au cours des derniers mois. L'entreprise montréalaise peaufine maintenant sa plateforme en vue de sa commercialisation éventuelle sous forme de licence. Elle cherche aussi, de concert avec l'Université de Sherbrooke et PMG Technologies, à proposer de nouvelles façons de valider la technologie auprès des autorités réglementaires.

Photo Alain Roberge, La Presse