Il est temps d'augmenter la pondération en actions par rapport aux obligations, selon Martin Lefebvre, vice-président, Stratégie de placements et répartition de l'actif, à la Banque Nationale.

Le spécialiste anticipe à court terme une hausse de taux d'intérêt des banques centrales nord-américaines.

Puisque, selon lui, l'économie passe maintenant en phase d'expansion, il privilégie les secteurs cycliques «de début», comme les titres technologiques et les financières, dans les marchés financiers plus développés (Canada, États-Unis, Europe, Japon).

À plus long terme, ajoute-t-il, les secteurs liés à l'inflation, comme les ressources naturelles, l'énergie et les métaux, bénéficieront de la fin du cycle économique haussier.

Du côté des titres à revenus fixes, M. Lefebvre recommande une solution de rechange aux obligations gouvernementales et d'entreprises: les fonds de revenus non traditionnels. Cela permettrait d'accroître la diversification et de mieux contrer l'effet négatif des hausses de taux d'intérêt. Ils comprennent notamment les fonds d'obligations tactiques pour bénéficier du rétrécissement des écarts de crédit sur le marché.

Berkshire Hathaway

Pour sa part, Carl Simard, président de Medici gestion de portefeuille stratégique, recommande deux titres en particulier: Berkshire Hathaway (BRK.B) et Laboratoires Paladin (PLB).

Il rappelle que la valeur comptable est un bon indicateur du rythme de croissance de Berkshire Hathaway, la firme de Warren Buffet, au troisième rang des hommes les plus riches au monde.

Pour M. Buffet, la croissance à long terme est plus importante que les résultats financiers à court terme. Le plus grand avantage concurrentiel de Berkshire Hathaway demeure son immense réserve pour pertes de plus de 70 milliards US (typiquement appelée float), qui lui permet d'accéder à un «immense effet de levier à coût nul».

Par l'entremise de sa division d'assurance auto GEICO et de ses divisions de réassurance, Berkshire Hathaway collecte des primes annuelles qu'elle doit conserver à ses livres tant et aussi longtemps qu'on ne lui réclame pas d'indemnités.

En attendant de verser les indemnités, Buffett a tout le luxe d'investir les sommes d'argent dans ses meilleures idées d'investissement. Le financier estime actuellement la valeur intrinsèque des actions B de Berkshire Hathaway à 136,50$, un escompte de 19%.

Cela dit, l'âge de Warren Buffett en inquiète plusieurs. «S'il est vrai que personne n'est immortel, nous croyons néanmoins que la valeur cachée derrière Berkshire Hathaway survivra à la mort de son principal dirigeant, affirme M. Simard. Nous n'escomptons aucune «prime Buffett». Nous ne faisons qu'évaluer la valeur des différentes divisions.»

Constellation Software



M. Simard recommande aussi l'achat de Constellation Software. La firme possède 150 logiciels dans plus de 50 marchés avec peu de concurrence. "Elle peut facilement augmenter ses tarifs et générer beaucoup de flux de trésorerie", dit-il.

Son président Mark Leonard affirme qu'il a plus d'occasions de faire des acquisitions qu'il a de capital pour les réaliser. Cette situation devrait changer prochainement avec l'émission d'actions privilégiées.

Les bénéfices devraient augmenter d'au moins 20% par an pour les cinq prochaines années, tout en évitant le recours excessif à l'endettement, soutient M. Simard.

Laboratoires Paladin

Par ailleurs, le gestionnaire a vendu ses actions de Laboratoires Paladin à la suite de l'annonce de son acquisition par l'américaine Endo Health Solutions, le mois dernier.

Laboratoires Paladin, une société québécoise de marketing pharmaceutique, achète les droits de licences de médicaments des grandes entreprises pharmaceutiques au Canada, en Amérique latine et en Afrique du Sud. Son modèle d'affaires est extrêmement rentable, précise le spécialiste, puisque l'entreprise a besoin de peu de capital pour fonctionner.

La transaction sera complétée au cours du premier semestre de 2014.

Après une étude approfondie du dossier de Endo Health Solutions, le gestionnaire considère son titre intéressant, quoique plus risqué que celui de Paladin. Il a commencé à faire ses premiers achats du titre américain.

"Tout est question de pondération dans l'ensemble du portefeuille", précise-t-il.