Parole de Martine Ouellet, ministre des Ressources naturelles, le développement économique du Nord québécois n'est pas à l'agonie. Les décideurs continueraient à y investir des centaines de millions. L'approche n'est cependant pas la même et le contexte économique, beaucoup moins facile, dit en substance la ministre.

«Le Plan Nord du gouvernement précédent était à notre avis une campagne de marketing. Notre vision d'un développement juste et équitable du Nord n'implique pas seulement les minières, mais aussi les communautés qui occupent le territoire. Vous savez, le développement du Nord ne date pas d'hier. Il se poursuit, mais de manière différente», explique la ministre Ouellet.

Il y a un peu plus de deux ans, l'ancien gouvernement annonçait, qu'avec le Plan Nord, les investissements miniers au nord du 49e parallèle devraient dépasser les 30 milliards d'ici 2036.

Bien sûr, à l'époque, le cours des métaux était à son paroxysme et la demande mondiale demeurait forte. La ministre Ouellet en est consciente.

Malgré tout, le gouvernement a injecté plus de 1,1 milliard en fonds publics dans nos contrées boréales depuis septembre 2012, se targue-t-elle.

De cette somme, 407 millions sont allés dans des mesures sociales, notamment l'agrandissement du centre de formation de Sept-Îles et la construction d'une usine-école mobile en métallurgie.

Les projets d'exploration et d'exploitation ne sont peut-être pas ce qu'ils étaient il y a deux ans, il n'empêche que ça bouge encore beaucoup dans le Nord, soutient la ministre. Depuis sa nomination, elle a attribué cinq nouveaux baux miniers, dont un à Arcelor Mital pour son projet de 1,2 milliard aux monts Wright; un autre à Iamgold pour son projet Westwood de 700 millions et un troisième à Xstrata pour un projet de zinc et de cuivre de 160 millions.

Autre preuve que le développement minier ne serait pas mort: la ministre Ouellet a récemment annoncé que Québec investira 20 millions dans une étude de préfaisabilité pour la construction d'une troisième ligne de chemin de fer permettant de desservir la fosse du Labrador.

L'adoption d'une nouvelle mouture de la Loi sur les mines, essentielle au développement nordique, se fait toujours attendre. Martine Ouellet le déplore. Elle y voit «une démarche purement partisane qui ne va pas dans l'intérêt des Québécois.»