Pourquoi avoir choisi le Québec pour cette production de chocolat? «Pour plusieurs raisons», explique Jean-Jacques Berjot, directeur commercial chez Barry Callebaut.

Outre la devise canadienne qui s'échangeait jadis à 80 cents américains, l'accès aux ports a aussi eu une importance "énorme", selon lui. La possibilité de s'approvisionner en poudre de lait aussi.

C'est toutefois le sucre qui a peut-être pesé le plus dans la balance. Comme pour la poudre de lait, le sucre entre dans la fabrication de certains chocolats. Or, son coût est de loin inférieur au Canada comparativement aux États-Unis, rappelle le spécialiste. En effet, en raison de mesures destinées à protéger les producteurs américains, le sucre coûtait là-bas 1,6 fois plus cher qu'ici en 2012.

Si des avantages économiques ont contribué à l'implantation de l'industrie, d'autres facilitent aujourd'hui son maintien, selon Jordan LeBel, professeur à l'école de gestion John-Molson de l'Université Concordia.

«Tous les mécanismes sont en place au Québec pour que la filière se développe», dit-il. Selon lui, un véritable écosystème d'entreprises manufacturières et de confectionneurs de chocolats s'est assemblé tout autour de Barry Callebaut, bâti notamment grâce à la présence d'écoles spécialisées comme l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec et l'Académie du chocolat, à Saint-Hyacinthe.