Au Québec, toutes les femmes de 50 à 69 ans peuvent passer une mammographie à intervalles de deux ans grâce au Programme québécois de dépistage du cancer du sein. Et les plus jeunes? Ne pourrait-on repérer chez elles des signes de susceptibilité au cancer du sein avant même que la maladie se déclare?

«Il existe des gènes qu'on soupçonne d'augmenter la probabilité d'un cancer du sein, affirme Jacques Simard, directeur adjoint du Centre de recherche du CHU de Québec. Dans mon labo, nous en avons récemment identifié 49 jusque-là inconnus. Et il y en a beaucoup d'autres.»

Le Dr Simard veut, avec une cinquantaine d'équipes de 30 pays, comparer les gènes suspects de 40 000 femmes en santé avec ceux du même nombre de femmes souffrant ou ayant souffert du cancer du sein. On ira ensuite plus loin: on comparera la totalité du génome de 1000 femmes en santé et de 1000 femmes souffrant du cancer du sein. Au final, on liera à chaque constellation de gènes suspects un taux précis de probabilité de développer le cancer du sein.

«Nous allons analyser ces myriades de données grâce à un outil informatique très puissant, prévoit Jacques Simard. Nous aurons alors le moyen idéal d'identifier le risque de cancer du sein chez les femmes de 35 à 50 ans.»