Avec le printemps, tulipes et nouvelles voitures réapparaissent dans le paysage. Pendant quatre semaines consécutives, nous suivons deux familles (fictives) dans leur quête de l'assurance auto la plus appropriée.

LES RÉCLAMATIONS



Réclamer ou non?

Mme Bonneau-Vollant et la tôle de sa voiture sont toutes deux froissées après une collision causée par le jeune Max Roux-Laffond.

Les dommages sont toutefois légers. Devrait-elle présenter une réclamation à son assureur?

«En général, on dit aux gens qu'il est préférable de ne pas faire de petites réclamations, indique George Iny, président de l'Association pour la protection des automobilistes. Plusieurs petites réclamations vont beaucoup augmenter les primes, davantage qu'une grosse réparation d'un montant plus élevé. Trois réclamations comme un remplacement de pare-brise ou un bris de glace latérale et vous êtes devenu un danger public aux yeux d'un assureur.»

À chacun d'évaluer la situation en fonction de ses franchises et de son dossier de réclamations.

Aviser l'assureur?

Mme Bonneau-Vollant doit-elle aviser son assureur si elle ne présente pas de réclamation?

«Il faut faire attention, prévient Jesse Caron, recherchiste pour l'automobile chez CAA-Québec. Si l'autre conducteur fait une réclamation, son nom va sortir éventuellement.»

Même si Mme Bonneau-Vollant est la seule impliquée et qu'elle ne fait pas de réclamation, elle a l'obligation d'aviser son assureur. «Si elle ne réclame pas et qu'il n'y aucune indemnité versée à elle ou à un tiers, il n'y a pas d'incidence sur le dossier de réclamation», précise toutefois Line Crevier, responsable des affaires techniques au Groupement des assureurs automobiles. Il n'y a alors aucune inscription au Fichier central des sinistres automobiles, et l'assureur ne devrait pas tenir compte de l'incident lors du renouvellement de la police. L'assureur augmente malgré tout la prime de Mme Bonneau-Vollant? «Elle a juste à magasiner et il y a de fortes chances qu'il la perde comme cliente, car un autre assureur n'en tiendra pas compte, puisque ce n'est pas inscrit au fichier central», avise Mme Crevier.

Imposer son propre atelier?

Renaud-Manuel Bossé-Aucoin a abîmé l'aile de sa vieille voiture française. Il songe à imposer à son assureur son propre carrossier, qu'il pense moins cher. Est-ce avantageux?

Le choix appartient à l'assuré, mais il est souvent plus simple de faire affaire avec un atelier agréé par l'assureur. L'assureur peut généralement faire un meilleur suivi des réparations avec un carrossier avec lequel les contacts sont déjà établis. Mais le principal argument demeure le suivant: si la réparation rencontre des problèmes avec le petit atelier de M. Bossé-Aucoin et qu'elle dure plus longtemps que prévu, les journées de location supplémentaires de la voiture de remplacement demeureront-elles aux frais de l'assureur?

Par ailleurs, la prime de M. Bossé-Aucoin n'augmentera pas moins parce que son carrossier est moins cher. Elle sera recalculée en fonction de l'accroissement du risque.

Négocier lors d'une perte totale?

M. Tassé-Duchemin a détruit sa voiture lors d'une sortie de route. Est-il forcé d'accepter l'indemnisation calculée par l'assureur?

Non. La valeur du véhicule au jour du sinistre est négociable, mais M. Tassé-Duchemin doit avoir fait ses devoirs. Si l'assureur juge qu'il fait preuve de mauvaise foi, il pourrait cesser de payer pour la location de la voiture de remplacement en attendant que le litige soit réglé.

Quand il recevra l'offre d'indemnisation de son assureur, M. Tassé-Duchemin devrait déjà avoir relevé la valeur d'au moins quatre véhicules semblables pour étayer ses revendications.

Changer d'assureur après un accident?

Mme Bonneau-Vollant a-t-elle avantage à changer d'assureur après une réclamation? Il lui sera difficile de trouver une prime inférieure à celle de son assureur actuel. Celui-ci n'imposera peut-être pas de hausse de prime après un accident non responsable, alors qu'un nouvel assureur en tiendra nécessairement compte dans son évaluation du risque.

Mais rien n'empêche de magasiner.

Les protagonistes

> La famille BONNEAU-VOLLANT montre un excellent dossier de conduite.

Sa fille Sarah, 19 ans, veut gagner de l'expérience en empruntant à l'occasion une des deux voitures familiales.

> Les TASSÉ-DUCHEMIN, leurs voisins, sont moins disciplinés sur la route.

Leur fille Mahée, 17 ans, a l'habitude de serrer de trop près les voitures qui la précèdent.

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