Les entreprises québécoises qui veulent tester le marché européen devraient considérer une première implantation en France, estime Sébastien Adam, directeur principal chez KPMG-SECOR.

«La France demeure un marché naturel pour nos entreprises», constate le spécialiste qui fait de la consultation en stratégies pour les entreprises ayant des ambitions internationales.

Il ajoute: «Les raisons pour s'implanter dans ce pays sont nombreuses, à commencer par la langue et les affinités culturelles. Il faut aussi tenir compte des compétences disponibles sur place et de la qualité des infrastructures. Sans conteste, il est plus facile de faire de la business si on s'installe en France et qu'on décide plus tard de rayonner sur l'Europe.»

Quels sont les marchés les plus porteurs? «Il faut miser sur des produits qui seront prisés des consommateurs, explique-t-il. Il y a du potentiel en agroalimentaire, qu'on parle des fromages ou des bières de microbrasseries. Les Européens ont un appétit pour de tels produits haut de gamme.» Sébastien Adam croit que la même stratégie peut s'appliquer du côté de la Belgique en mettant l'accent sur le savoir-faire québécois.

La Pologne émerge

Voit-il de nouveaux marchés s'ouvrir en Europe de l'Est pour les entrepreneurs québécois qui souhaitent mieux garnir leur carnet de commandes? Et si oui, où devraient-ils mettre le cap? «Je miserais sur la Pologne, qui a affiché une croissance de 4,3% de son produit intérieur brut (PIB) en 2011, répond-il spontanément. C'est aussi une économie émergente en bonne santé qui a des besoins importants à combler.»

Dans quels secteurs précisément? «Instinctivement, je crois que ce pays a des besoins en services-conseils et en génie civil, précise-t-il. Nous avons l'expertise dans ce domaine, et ça vaut le coup pour nos entreprises d'aller y tenter leur chance.»

Le succès

Sébastien Adam n'a pas de boule de cristal, cependant, et il tient à préciser que le succès d'une entreprise à l'international dépend de la qualité de sa stratégie et de son offre de services. «C'est toujours du cas par cas, dit-il. Et il faut tenir compte du contexte économique là où on veut s'installer, que ce soit en partenariat ou en exportant outre-mer.»

Il pense que le Québec peut faire encore mieux en misant sur son savoir-faire dans l'industrie de l'aéronautique. Un atout, croit-il, sur lequel pourraient tabler les fournisseurs québécois. Il voit même des portes s'ouvrir en France, au Royame-Uni et en Allemagne.

«Oui, c'est possible de devenir fournisseur pour les grands avionneurs comme Airbus, plaide-t-il. Mais la partie n'est pas facile. Il faut faire la démonstration qu'on est les meilleurs si on veut attirer l'attention des grands donneurs d'ordres de l'aéronautique. Et pour cela, nos entreprises ont intérêt à se regrouper pour développer de plus fortes capacités d'exportation.»